lundi 15 avril 2013

Keystone XL : projet peu crédible aux États-Unis


Publié le 13 avril 2013 à 11h44 | Mis à jour le 13 avril 2013 à 11h44
source web :http://www.lapresse.ca/environnement/dossiers/les-sables-bitumineux/201304/13/01-4640617-les-propos-de-joe-oliver-effritent-la-credibilite-du-canada.php?

Les propos de Joe Oliver effritent la crédibilité du Canada

Bill McKibben a organisé plusieurs manifestations contre le... (Photo: archives AP)
Bill McKibben a organisé plusieurs manifestations contre le projet Keystone XL aux États-Unis. Ci-dessus,des milliers d'opposants réunis à Washington, le 13 février dernier.
PHOTO: ARCHIVES AP
Charles Côté
CHARLES CÔTÉ
La Presse
L'un des principaux opposants américains au projet de pipeline Keystone XL, Bill McKibben, affirme que les propos du ministre des Ressources naturelles Joe Oliver publiés vendredi dans La Presse sont le «clou final dans le cercueil de la crédibilité du Canada au sujet des sables bitumineux».






M. McKibben est l'organisateur d'une manifestation qui a réuni des dizaines de milliers de personnes à Washington en février dernier contre le projet de pipeline, qui attend toujours l'approbation du président Barack Obama.
En entrevue à La Presse jeudi, le ministre Oliver a affirmé: «Je pense que les gens ne s'inquiètent pas autant qu'avant d'un réchauffement de 2 degrés.» Il a ajouté que, selon lui, «les scientifiques nous ont dit récemment que nos peurs (sur les changements climatiques) sont exagérées». Il n'a pas voulu citer quels scientifiques sont de cet avis.
M. Oliver a dit qu'il considérait que les changements climatiques étaient un «problème fondamental», tout en insistant sur l'urgence d'ouvrir de nouveaux marchés pour le pétrole lourd albertain.
Les propos de M. Oliver, qui ont été repris hier dans les médias anglophones au Canada, ont rapidement fait leur entrée dans le débat américain sur le projet Keystone XL.
«Ces commentaires compliquent la tâche du président Obama, s'il veut prétendre que le projet Keystone est défendable rationnellement», affirme M. McKibben en entrevue à La Presse.
«Le Canada s'est retiré de Kyoto et de la convention sur la désertification. Tout ce qu'il leur restait à faire était de faire une sortie complètement folle pour nier les changements climatiques, dit-il. Le Canada est l'un des pays les plus éduqués sur la planète et je crois que bien des Canadiens doivent avoir honte.»
«Je ne sais pas si je dois en rire ou en pleurer», affirme de son côté la députée néo-démocrate Megan Leslie, critique de l'opposition officielle en matière d'environnement.
Elle craint les répercussions internationales des propos de M. Oliver, y compris pour l'industrie canadienne.
«Je pense que ce que le ministre a dit est tellement irresponsable et dangereux, dit-elle. Je frissonne en pensant à la manière dont la communauté internationale va réagir.»
Elle croit que l'industrie pétrolière a besoin d'une réglementation plus forte, et pas seulement de nouveaux pipelines, pour avoir accès aux marchés internationaux, et que les propos de M. Oliver lui sont nuisibles.
«C'est incroyablement dommageable pour l'industrie. L'industrie pétrolière a besoin de la licence sociale. Elle a besoin de dire aux Canadiens qu'il y a des règles strictes et qu'elle s'y conforme.»

Sables bitumineux : analyse d'un climatologue retraité de la NASA


Publié le 13 avril 2013 à 12h18 | Mis à jour le 13 avril 2013 à 12h18
source web :
http://www.lapresse.ca/environnement/dossiers/les-sables-bitumineux/201304/13/01-4640626-sables-bitumineux-rentabilite-ou-protection-de-lenvironnement.php?

Sables bitumineux: rentabilité ou protection de l'environnement?

Une photo aérienne des sables bitumineux d'Alberta.... (photo therevolutionmovie.com)
Une photo aérienne des sables bitumineux d'Alberta.
PHOTO THEREVOLUTIONMOVIE.COM



Charles Côté
CHARLES CÔTÉ
La Presse
Le climatologue James Hansen, récemment retraité de la NASA, a affirmé l'an dernier que l'exploitation des sables bitumineux signifiait la fin de la partie pour le climat («game over for the climate»), une affirmation qui a souvent été tournée au ridicule, y compris par le ministre des Ressources naturelles Joe Oliver.







«Si les sables bitumineux représentent un millième des émissions [mondiales], alors c'est ridicule pour lui de dire ça», a affirmé M. Oliver cette semaine en entrevue éditoriale à La Presse.
Cependant, plusieurs analyses sérieuses, dont une qui a été présentée au ministre Oliver par ses propres fonctionnaires, concluent que si on prend les moyens pour ralentir les émissions de gaz à effet de serre (GES), par une taxe carbone ou un plafond d'émissions, cela compromet la rentabilité des sables bitumineux.
Voici par exemple ce que concluait une étude récente de l'Université Harvard et du MIT publiée en août dernier dans la revue Energy Policy: «Les politiques climatiques auraient un impact significatif sur l'avenir des sables bitumineux du Canada. Cela est dû au fait que les émissions de CO2 liées à la production et au raffinage du bitume sont substantielles et que la demande de produits pétroliers serait en baisse.»
Limite de 2 degrés
À Copenhague en 2009, le Canada et les autres pays du monde se sont entendus pour limiter le réchauffement à 2 degrés Celsius, au-delà de quoi les changements climatiques deviennent «dangereux». Depuis, les appels se font de plus en plus pressants pour effectuer un virage énergétique et cesser d'investir dans les infrastructures des énergies fossiles.
Selon l'Agence internationale de l'énergie, si la tendance se maintient, d'ici 2017, toutes les infrastructures seront en place pour dépasser l'objectif de plus 2 degrés, sous forme de centrales au charbon, pipelines et autres.
En revanche, cette même agence affirme aussi que si la demande mondiale continue à croître, le monde aura besoin de «chaque goutte» du pétrole bitumineux albertain.
Avec ses 1900 km et sa capacité de 830 000 barils par jour, Keystone XL de la société TransCanada est considéré comme le plus important projet d'investissement actuellement aux États-Unis.


Enbridge : la sécurité à revoir selon l'Office national de l'énergie


Environnement: Enbridge rappelée à l'ordre

Publié le 10 avril 2013 à 08h04 | Mis à jour le 10 avril 2013 à 08h04
source web :http://affaires.lapresse.ca/economie/energie-et-ressources/201304/10/01-4639338-environnement-enbridge-rappelee-a-lordre.php


Quelque 20 000 barils de bitume dilué ont été déversés dans la rivière Kalamazoo, au Michigan, à la suite de la rupture d'un pipeline de la compagnie Enbridge. Il s'est écoulé 17 heures avant que la centrale d'Enbridge, située en Alberta, intervienne.
Charles Côté
CHARLES CÔTÉ
La Presse
Après 18 mois de pourparlers avec l'Office national de l'énergie (ONE), la société Enbridge doit faire part d'ici quelques jours de son plan visant à améliorer la sécurité de son réseau de pipelines.
L'entreprise de Calgary doit en effet ajouter de l'équipement dans 117 de ses 125 stations de pompage d'un bout à l'autre du pays.
Ces stations de pompage, dont une est située à Terrebonne, sur la ligne 9, ont été jugées non conformes à la réglementation par l'ONE.
Selon l'organisme fédéral, il manque deux éléments importants permettant d'intervenir en cas de rupture du pipeline: un bouton d'interruption d'urgence et une source d'énergie de secours indépendante.
Ces travaux devaient à l'origine être terminés en octobre 2012, mais Enbridge a demandé un délai supplémentaire, compte tenu de la «complexité et de l'ampleur du système et [des] implications potentielles que l'installation d'un grand nombre de ces appareils électriques pourrait avoir sur les stations de pompage».
Cependant, une autre raison pousserait Enbridge à ne pas faire ces travaux rapidement. En raison du projet de l'entreprise d'inverser le flux de la ligne 9 entre Sarnia et Montréal, certaines stations ne seront plus requises.
Station de Terrebonne
«Avec le renversement de la ligne 9, la station de Terrebonne sera démantelée, dit Éric Prud'Homme, chef des affaires publiques pour l'est du Canada chez Enbridge. C'est certain que la station de Terrebonne ne sera pas priorisée si le renversement est autorisé.»
Dans l'intervalle, cependant, la ligne 9 continue à être exploitée en direction ouest, précise-t-il.
L'entreprise n'a pas voulu préciser combien coûteraient les travaux visant à se conformer à la réglementation.
Selon l'ONE, l'ajout d'un bouton local d'interruption «offre un degré additionnel de sécurité en permettant au personnel local de fermer la station de pompage à la source» avec les valves hydrauliques. «Actuellement, ces valves doivent être fermées manuellement», précise l'ONE en réponse aux questions de La Presse.
Le système principal de contrôle des stations de pompage est centralisé à Calgary. Cependant, ce centre, appelé SCADA (pour système d'acquisition et de contrôle des données), a fait défaut en 2010 lors d'une importante rupture survenue sur un autre pipeline d'Enbridge, non loin de Kalamazoo, au Michigan (voir autre texte).
L'ajout de génératrices dans chaque station de pompage a le même objectif, soit permettre des interventions localement, explique l'ONE. «Les stations ont déjà une forme de source d'énergie alternative (habituellement des batteries) qui alimente les appareils de surveillance, précise l'ONE. Mais en général, ces sources d'énergie sont insuffisantes pour actionner les valves.»
Enbridge assure qu'elle «sera conforme aux règlements ou ordonnances émises par l'ONE comme une entreprise responsable et dans l'intérêt de la sécurité publique et l'exploitation sécuritaire» de son système.
Ces assurances ne convainquent pas Patrick Bonin, de Greenpeace. «On est devant un organisme réglementaire qui a été blâmé dans le passé pour le laxisme de son suivi par le Vérificateur général, et devant une entreprise qui a été qualifiée comme ayant une «culture de déviance» par les autorités américaines, dit-il. Ce sont les éléments de base pour un cocktail explosif.»
«Ils disent que tout est sous contrôle, alors que c'est évident que ce n'est pas le cas. On a toutes les conditions pour avoir un Kalamazoo au Québec. Et ce ne sont pas les modifications aux lois environnementales et les coupes dans la fonction publique qui sont de nature à nous rassurer.»
La catastrophe de Kalamazoo
Un pipeline d'Enbridge transportant du bitume dilué en provenance de l'Alberta a causé une des pires catastrophes environnementales des dernières décennies aux États-Unis.
Le 25 juillet 2010, alors que tous les regards étaient encore tournés vers la marée noire du golfe du Mexique, la ligne 6B d'Enbridge, qui relie Sarnia, en Ontario, à Griffith, au sud de Chicago, s'est rompue.
Environ 20 000 barils de bitume dilué se sont échappés, polluant la rivière Kalamazoo, au Michigan, une source d'eau potable qui se jette dans le lac Michigan.
Même si les normes d'exploitation du pipeline prévoyaient que les valves pouvaient être fermées en huit minutes seulement, il s'est écoulé 17 heures avant que la centrale d'Enbridge, en Alberta, n'intervienne. Résultat: le nettoyage a déjà coûté plus de 1 milliard.
Et les opérations ont été compliquées par le fait que le bitume dilué, contrairement au pétrole léger, peut couler au fond de l'eau, ce qui rend inefficaces les techniques habituelles de récupération de pétrole.
La ligne 6B, d'une capacité de 727 000 barils par jour, a été installée en 1969.
Avant sa rupture, Enbridge s'était prévalu de son droit de l'exploiter à une pression inférieure, en attendant de décider si elle devait être réparée ou remplacée.

mercredi 10 avril 2013

Inversion pipeline Enbridge : Pipeline Montréal-Portland Inc. en attente de l'inversion


Energy company’s plan to move tar sands oil through Maine meets opposition in Portland rally

    source web : http://bangordailynews.com/2012/06/19/news/portland/energy-companys-plan-to-move-tar-sands-oil-through-maine-meets-opposition-in-portland-rally/?ref=relatedBox
By Seth Koenig, BDN Staff
Posted June 19, 2012, at 2:37 p.m.
Last modified June 19, 2012, at 6:54 p.m.
Natural Resources Council of Maine Clean Energy Director Dylan Voorhees speaks about his group's opposition to piping Alberta tar sands oil through Maine at a press conference in Portland Tuesday, June 19, 2012.
Natural Resources Council of Maine Clean Energy Director Dylan Voorhees speaks about his group's opposition to piping Alberta tar sands oil through Maine at a press conference in Portland Tuesday, June 19, 2012.Buy Photo
The Natural Resources Council of Maine opposes piping Alberta tar sands oil through Maine.
The Natural Resources Council of Maine opposes piping Alberta tar sands oil through Maine. Buy Photo

PORTLAND, Maine — Environmental advocates rallied Tuesday morning against what they called an inevitable attempt to reverse the oil pipeline connecting Portland to Montreal to accommodate the transport of acidic, corrosive tar sands oil from Canada.
In a press conference led by the Natural Resources Council of Maine and Natural Resources Defense Council, representatives of the organizations said Canadian energy firm Enbridge Inc. has made clear its intention to reverse the flow of its pipeline from Sarnia, Ontario, to Montreal in order to move tar sands oil extracted from Alberta eastward.
The most direct route of export, said NRCM Clean Energy Director Dylan Voorhees on Tuesday, would be to pipe it through New England to the port of Portland, where it can be loaded onto tankers and shipped to specialized refineries elsewhere in the world.
“There’s no scenario we can comprehend where they’d transport hundreds of thousands of gallons of oil to Montreal just to stop there,” Voorhees said during the press conference, held at Portland City Hall.
The reversal of the pipeline to South Portland was discussed by Enbridge and pipeline operator Portland Montreal Pipe Line Co. in 2008 as part of what was called Project Trailbreaker before it officially was put on ice due to the struggling economy.
Shelley Kath of the NRDC said the revival of the project already has begun in the form of Enbridge’s efforts to reverse the flow to Montreal over Phases I and II of Trailbreaker. A Portland Montreal Pipe Line Co. official confirmed to the BDN this year negotiations with Enbridge have restarted, but an Enbridge spokesman said at the time the reversal of the Canadian-based pipelines starting in Sarnia is not necessarily a precursor to a reversal through Maine as well.
Kath said the refinery in Montreal has too little capacity and would need major upgrades to handle the tar sands oil — which is thick and sandy, compared to the light crude oil most refineries handle, and which currently is piped from tankers off Portland through the international pipeline to Montreal.
Dave Cyr, treasurer of the Portland Montreal Pipe Line Co., suggested to the BDN earlier this year a reversal of his company’s line also could be used to accommodate crude oil from western Canada similar to the less controversial oil already flowing through the pipes.
The concerns of the organizations present Tuesday were highlighted in a report titled “Going in Reverse: The Tar Sands Threat to Central Canada and New England.”
Becky Bartovics of the Maine Chapter of the Sierra Club joined Kath and Voorhees in describing tar sands oil as dangerous to push through aging pipes, such as the Portland-Montreal line, which is 62 years old.
Voorhees said the tar sands oil must be diluted with toxic chemicals, like benzene, and piped at higher pressures and heat levels than light crude to allow it to flow. At room temperature, Kath said, the thicker tar sands oil is nearly solid.
That extra stress on the old pipeline, Kath said, triggers more cases of leaks and spills. She said pipes carrying tar sands oil across the Midwestern U.S. spilled three times as much oil per mile than the national average from 2007 to 2010. In 2010, an Enbridge pipe spilled 840,000 gallons of tar sands oil in the Kalamazoo River in Michigan. The environmental advocates on hand Tuesday warned that even a much smaller spill from the Portland-Montreal pipeline — which crosses the Crooked River leading into Sebago Lake, from which 15 percent of Maine’s population gets its drinking water, in six locations — would be catastrophic in this state.
“It is incumbent upon users of this special watershed to speak for it,” said Casco-based Maine Guide Brooke Hidell during Tuesday’s press conference.
Voorhees challenged the notion that the use of the cross-Maine pipeline for tar sands oil would provide an economic benefit, saying the addition of new tankers coming into the port would be largely offset by the loss of tankers no longer able to drop off light crude oil here.
“They might hire a couple of guys to work on the docks, but that pales in comparison to the impacts on the other jobs that rely on the health of the watershed,” Voorhees said.
“We won’t get tax benefits from this,” said Bartovics. “We’re just a pass-through. And it won’t decrease the cost of oil, because it’s very expensive to extract.”

La pétrolière française Total abandonne un projet bitumineux en Alberta


Sables bitumineux: Total sort avec une lourde perte d’un projet au Canada

L'usine Suncor d'extraction de sables bitumineux, près de Fort McMurra au Canada, en octobre 2009
L'usine Suncor d'extraction de sables bitumineux, près de Fort McMurra au Canada, en octobre 2009 (Photo Mark Ralston. AFP)
    source web : http://www.liberation.fr/economie/2013/03/28/sables-bitumineux-total-sort-avec-une-lourde-perte-d-un-projet-au-canada_892036
Total a tiré jeudi un trait définitif sur un projet d’usine pétrolière liée aux sables bitumineux au Canada, qui était enlisé depuis la crise et est désormais condamné à cause de l’essor du pétrole de schiste, au prix d’une lourde ardoise de 1,6 milliard de dollars.
Total s’est résolu à revendre à son partenaire canadien Suncor pour 515 millions de dollars sa participation dans un projet de valorisation du pétrole tiré de sables bitumineux au Canada. Il a précisé dans un communiqué devoir passer dans ses comptes du premier trimestre une perte nette de 1,65 milliard de dollars, à cause de cette mésaventure, le prix de vente étant très inférieur aux sommes qu’il avait déjà englouties dans ce projet.
Le projet abandonné, baptisé «Voyageur», était situé dans la province canadienne de l’Alberta, connue pour ses importants gisements de sables bitumineux, une ressource abondante en pétrole particulièrement lourd et visqueux, et donc difficile à transporter et à raffiner.
Voyageur était une usine de type «upgrader», qui devait permettre de réduire la viscosité des pétroles bitumineux afin qu’ils puissent être utilisés dans des raffineries traditionnelles.
Selon Suncor, cette usine devait valoriser le bitume extrait de deux gisements voisins et devait afficher une capacité de traitement de 200.000 barils par jour. Suncor détenait 51% du projet contre 49% pour le groupe français.
Dans son communiqué, Total explique être à l’origine de l’abandon du projet, après avoir constaté que «le visage du secteur pétrolier a profondément évolué en Amérique du nord», à cause du boom du gaz et du pétrole de schiste, et du pétrole léger issu de réservoirs compacts.
«A l’issue d’une évaluation rigoureuse de ses actifs exploités en partenariat avec Suncor Energy au Canada, Total est parvenu à la conclusion que l’investissement dans le projet Vogageur ne se justifiait plus d’un point de vue stratégique et économique», a justifié le géant pétrolier français dans un communiqué.
«Depuis 2010, la conjoncture a changé considérablement, de sorte qu’il devient difficile de justifier le projet d’usine de valorisation Voyageur sur le plan économique, a abondé dans un communiqué séparé Steve Williams, le patron de Suncor.
La poursuite du projet aurait impliqué le déboursement par Total de plus de 5 milliards de dollars au cours des 5 prochaines années, selon le groupe français.
Total avait investi fin 2010 1,75 milliard de dollars canadiens dans trois projets de Suncor dans les sables bitumineux de l’Alberta et avait fait à cette occasion l’acquisition de 49% du projet Voyageur.
La construction de l’usine était toutefois interrompue depuis la crise financière de 2008-2009. En janvier 2011, Suncor et Total avaient annoncé la relance de ce projet, avant de le remettre de nouveau au placard un mois plus tard, à cause d’une conjoncture trop délicate.
Ce projet va donc se solder au final par une perte conséquente pour Total, même si elle bien évidemment tout à fait gérable vu les méga-bénéfices que dégage le groupe de La Défense (avec un bénéfice ajusté de 12,4 milliards d’euros l’an dernier).
Par ailleurs, cette opération ne marque pas l’arrêt des activités du groupe dans les sables bitumineux, Total restant présent soit comme opérateur soit comme partenaire dans plusieurs gisements en développement dans l’Alberta.
«La décision de se retirer du projet Voyageur n’aura pas d’incidence sur les projets miniers de Fort Hills et Joslyn, et Total demeure résolu à jouer un rôle majeur dans l’exploitation des sables bitumineux au Canada», a ainsi assuré Yves-Louis Darricarrère, responsable exploration-production de Total, cité dans le communiqué du groupe.