vendredi 2 août 2013

Pourquoi ce nouveau tracé pour TransCanada


Le pipeline de TransCanada en trois questions

Mise à jour le jeudi 1 août 2013 à 17 h 54 HAE
source web http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Economie/2013/08/01/010-pipeline-transcanada-experts.shtml




Le tracé du projet de TransCanada dans l'est du pays.Le tracé du projet de TransCanada dans l'est du pays.
Le projet de pipeline de TransCanada sera-t-il profitable aux Canadiens? Au Québec? Sinon, la province a-t-elle un droit de veto? Les pipelines sont-ils plus sécuritaires que les trains? Les spécialistes analysent le dossier.
1.  Le projet rendrait-il plus sécuritaire le transport de pétrole?
Si l'on pose la question aux compagnies de pipeline, elles répondront que les pipelines sont plus sécuritaires, croit Steven Guilbeault, le directeur d'Équiterre. Mais si on la pose aux compagnies ferroviaires, elles diront que le train est plus sûr, ajoute-t-il. « L'agence internationale de l'énergie, qui est un acteur un peu plus neutre [...] dit qu'il y a plus d'accidents en train qu'en pipeline, mais les accidents en pipeline déversent beaucoup plus de pétrole », nuance l'écologiste.
« Tous les trois ans, Enbridge a l'équivalent d'une tragédie du Lac-Mégantic en termes de déversement pétrolier. »— Steven Guilbeault
Le spécialiste des politiques énergétiques et professeur aux HEC Pierre-Olivier Pineau fait pour sa part valoir que le Québec dispose déjà de pipelines sur son territoire. « On reçoit du pétrole à Montréal du Maine [et son transport] a toujours été sécuritaire. On a un pipeline récemment ouvert entre Lévis et Montréal qui achemine des produits pétroliers raffinés de Québec à Montréal. Encore une fois, c'est opéré de manière sécuritaire ».
M. Pineau dit tout de même que le transport de pétrole comporte des risques. « On peut émettre des doutes et il faut faire des pressions pour que les compagnies soient tenues responsables ».
2.  À qui le projet profitera-t-il?
Ottawa croit que le projet est une bonne nouvelle pour l'économie canadienne. Il permettra « de traiter beaucoup plus de pétrole canadien à des prix qui pourraient être plus bas », en plus d'améliorer la sécurité énergétique du pays et « de rendre notre pays moins dépendant du pétrole étranger », fait valoir le ministre des Ressources naturelles, Joe Oliver.
Le premier ministre du Nouveau-Brunswick, David Alward, estime qu'il permettra la création d'emplois et de « de rebâtir les bases » de l'économie de la province.
Mais au Québec, Steven Guilbeault ne voit pas beaucoup d'avantages pour la province. « Il faut comprendre que 70 % des sables bitumineux n'appartiennent plus aux Canadiens. Il appartient à des intérêts étrangers », dit le directeur d'Équiterre qui cite la Chine, l'Angleterre, les Pays-Bas et la France.
« Ce projet-là, il n'est pas la sécurité énergétique de l'est du Canada. Il n'est pas pour qu'on paye notre essence moins cher ici. Ce pétrole-là, il vise l'exportation. On veut l'exporter. Pourquoi? Parce que les gens à qui il appartient disent : nous, on veut avoir accès à notre pétrole ».
Selon M. Guilbeault, le Québec assumera tous les risques du passage du pipeline sur son territoire, mais en tirera très peu de bénéfices.
Pierre-Olivier Pineau juge pour sa part que pour le Canada dans son ensemble, « il y a des bénéfices économiques, mais qui restent très marginaux ».
Toutefois pour l'Alberta, qui compte beaucoup sur la croissance de sa production de pétrole, c'est un projet très important, explique-t-il, dans un contexte ou d'autres projets de pipeline (KeyStone-XL et Northern Gateway) connaissent des difficultés.
« L'Alberta doit augmenter sa capacité de faire sortir le pétrole de la province. »— Pierre-Olivier Pineau
« Si on prend la perspective québécoise, c'est très difficile de voir, à court, moyen et long termes, quels sont les bénéfices pour le Québec. Peut-être que ce serait un bénéfice pour pouvoir négocier d'autres choses », spécule-t-il.
3.  Le Québec pourrait-il s'opposer?
« Techniquement parlant, le Québec ne pourrait pas s'opposer au projet parce que c'est un pipeline qui va traverser le Canada. Donc il est de responsabilité fédérale », expose le spécialiste des politiques énergétiques Pierre-Olivier Pineau.
Si l'office national de l'Énergie - l'équivalent fédéral de la Régie de l'Énergie au Québec - approuve le projet, TransCanada pourra aller de l'avant, dit le professeur aux HEC.
Mais la question ne serait pas pour autant si simple, advenant une opposition de Québec. M. Pineau cite l'exemple du projet de pipeline Northern Gateway, en Colombie-Britannique, qui avait reçu l'approbation fédérale, mais était confronté à une opposition de la province. « Northern Gateway ne veut pas aller à l'encontre de la volonté populaire de la Colombie-Britannique », explique Pierre-Olivier Pineau.
« Je pense que TransCanada, sans un appui du Québec et du gouvernement - même si c'est un appui informel et théorique - n'irait pas de l'avant pour ne pas œuvrer dans un environnement hostile. »— Pierre-Olivier Pineau

Le projet de TransCanada vu par les Maritimes..


TransCanada va de l'avant avec son oléoduc vers l'est du pays

Mise à jour le jeudi 1 août 2013 à 18 h 09 HAE



L'entreprise TransCanada annonce qu'elle va poursuivre son projet d'oléoduc qui doit transporter du pétrole de l'Ouest canadien jusqu'à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick, en passant par le Québec.
TransCanada explique que son appel de soumissions exécutoires pour l'utilisation du futur oléoduc Énergie Est a donné lieu à des contrats pour le transport d'environ 900 000 barils de pétrole par jour.
Le pétrole sera livré à Montréal, à Québec et à Saint-Jean.
En chiffres :
  • Le coût estimé du projet : 12 milliards de dollars.
  • Capacité projetée de l'oléoduc : environ 1,1 million de barils par jour
  • Mise en service : fin de 2017, avec livraison au Québec
  • Livraison au Nouveau-Brunswick : 2018
TransCanada prévoit convertir une section de 3000 kilomètres de son gazoduc pour le transport de pétrole. D'autres tronçons seront construits en Alberta, en Saskatchewan, au Manitoba, en Ontario, au Québec et au Nouveau-Brunswick pour compléter l'oléoduc. L'infrastructure aboutira au terminal Canaport, à Saint-Jean, où du pétrole pourra être expédié à l'étranger à bord de pétroliers.
Le projet Énergie Est doit encore recevoir l'approbation de l'Office national de l'énergie. Entre-temps, le ministre des Ressources naturelles, Joe Oliver, se réjouit de la confirmation du projet. « Des initiatives comme celle-ci permettraient aux raffineries canadiennes de traiter beaucoup plus de pétrole canadien à des prix qui pourraient être plus bas, d'améliorer la sécurité énergétique du Canada et de rendre notre pays moins dépendant du pétrole étranger », souligne M. Oliver.
Le premier ministre du Nouveau-Brunswick, David Alward, applaudit aussi le projet. « Ensemble, nous saisissons une occasion sans précédent qui nous permettra de créer des emplois pour nos travailleurs, de rebâtir les bases de l'économie de nos communautés et de financer les programmes sociaux, d'éducation et de santé que nos familles méritent », affirme M. Alward.

TransCanada ouvre son projet de pipeline Énergie Est


Énergie Est - TransCanada va de l’avant

L’entreprise veut construire 1400 km de pipeline au Québec pour y transporter 1,1 million de barils de brut par jour

source web http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/384170/transcanada-veut-batir-un-pipeline-qui-traversera-le-quebec
TransCanada pilote aussi l’imposant projet Keystone XL, qui vise à faire couler du pétrole de l’Alberta jusqu’aux raffineries du Texas.
Photo : La Presse canadienne (photo) CP/AP, Grand Forks Herald, Eric HyldenTransCanada pilote aussi l’imposant projet Keystone XL, qui vise à faire couler du pétrole de l’Alberta jusqu’aux raffineries du Texas.
Pour voir la carte du projet de TransCanada (pdf)
Appuyée par le gouvernement Harper, l’entreprise TransCanada a l’intention de faire couler chaque jour plus d’un million de barils de pétrole brut de l’Ouest canadien à travers le Québec grâce à la construction d’un nouveau pipeline. Si tout se déroule selon la volonté du lobby pétrolier, 1,4 million de barils de brut pourraient voyager chaque jour dans des oléoducs situés en sol québécois d’ici quatre ans.
 
L’entreprise de Calgary a donc confirmé jeudi qu’elle ira de l’avant avec son « Oléoduc Énergie Est », un projet qui permettra de transporter davantage de pétrole que le controversé pipeline Keystone XL, lui aussi développé par TransCanada. Dans le cas du pipeline qui passera en sol québécois, la multinationale souhaite lui donner une capacité quotidienne de 1,1 million de barils, soit près de 300 000 barils de plus que le projet qui n’a toujours pas été approuvé par le président américain Barack Obama.
 
Si on ajoute à cela le pétrole que souhaite acheminer à Montréal la pétrolière Enbridge grâce à son projet d’inversion de la ligne 9B, ce sont pas moins de 1,4 million de barils de pétrole de l’Ouest qui couleront vers le Québec d’ici quatre ans.
 
Pour réaliser son projet de 12 milliards de dollars, TransCanada convertira en oléoduc un gazoduc de 3000 kilomètres qui va de l’Alberta à l’Ontario. Un nouveau pipeline de plus de 1400 kilomètres sera construit pour relier le Sud ontarien à la raffinerie de Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick. La vaste majorité de l’infrastructure à construire se trouve en sol québécois. Au total, l’oléoduc implanté au Québec parcourrait environ 1000 kilomètres et devrait entrer en service dès la fin de 2017.
 
Selon le tracé préliminaire, le pipeline longera la rive nord du Saint-Laurent, en passant par Trois-Rivières et Donnacona. Il doit par la suite passer sous le lit du fleuve avant de poursuivre sa route jusqu’à Lévis. Là, un terminal permettrait de charger des pétroliers qui permettraient l’exportation du brut albertain. L’oléoduc se prolongera sur la rive sud jusque dans le Bas-Saint-Laurent, avant de bifurquer pour suivre grosso modo la route 185 et se rendre à Saint-Jean au Nouveau-Brunswick. La raffinerie d’Irving a d’ailleurs annoncé jeudi la construction d’un terminal pour pétroliers qui permettra d’exporter du brut par navires.
 
Vantant son projet de transport d’énergie fossile, Russ Girling, président et chef de la direction de TransCanada, a parlé d’« une occasion historique d’acheminer les ressources pétrolières de l’Ouest canadien aux consommateurs de l’est du Canada ». Mais il a du même souffle ajouté que ce projet ne doit pas être le seul, puisque l’industrie pétrolière a de plus en plus besoin de débouchés pour sa production croissante. C’est d’ailleurs le manque de pipelines qui a fait bondir le transport par train au cours des cinq dernières années. Et selon les données de l’Office national de l’énergie, la production totale canadienne doit atteindre six millions de barils par jour d’ici 20 ans. Pas moins de 85 % de ce pétrole sera tiré des sables bitumineux, réputés très polluants.
 
TransCanada entend bien plaider sa cause auprès du gouvernement du Québec. Elle a inscrit neuf lobbyistes et deux lobbyistes-conseils au registre du Québec. La multinationale dit aussi vouloir mener des études environnementales « poussées » avant d’aller de l’avant. Sur son site Web, elle explique toutefois que les pipelines sont sécuritaires, mais aussi pourquoi le pétrole est « si important » dans nos vies.
 
Ottawa applaudit
 
Sans surprise, le gouvernement Harper s’est réjoui de l’annonce de TransCanada. « Des initiatives comme celle-ci permettraient aux raffineries canadiennes de traiter beaucoup plus de pétrole canadien à des prix qui pourraient être plus bas, d’améliorer la sécurité énergétique du Canada et de rendre notre pays moins dépendant du pétrole étranger », a affirmé le ministre des Ressources naturelles Joe Oliver, par voie de communiqué. M. Oliver, qui a déjà qualifié les opposants aux projets de pipelines de « radicaux » qui veulent ramener le Canada au « Moyen Âge », a vanté les démarches du gouvernement visant à raccourcir l’évaluation environnementale de tels projets.
 
C’est l’Office national de l’énergie qui devra donner son aval à TransCanada. Dans le cadre de l’évaluation du projet d’inversion du pipeline 9B d’Enbridge, l’organisme a formulé des exigences strictes à ceux qui voulaient participer aux audiences publiques. Ils ont ainsi dû démontrer la « pertinence » de leur éventuelle intervention et éviter d’aborder la question des impacts environnementaux des sables bitumineux. Par ailleurs, un représentant de l’Office a affirmé qu’une fuite dans un pipeline ne constitue pas en soit une « catastrophe » environnementale.
 
Québec consultera
 
Le gouvernement Marois a été avare de commentaires jeudi. Le ministre Yves-François Blanchet n’était pas disponible pour discuter de l’annonce. À son cabinet, on a toutefois indiqué qu’une « consultation » sera menée concernant la construction de l’oléoduc en sol québécois, un projet de compétence fédérale. On n’a toutefois pas précisé quelle forme pourrait prendre la démarche ni quand celle-ci sera annoncée.
 
Pauline Marois a déjà manifesté son ouverture au projet de TransCanada. En février dernier, elle a même annoncé la formation d’un comité de travail avec le Nouveau-Brunswick pour étudier cet important pipeline pétrolier. Selon le discours du Parti québécois, l’arrivée de pétrole de l’Ouest canadien n’est pas incompatible avec la volonté de réduire les émissions de gaz à effet de serre du Québec ainsi que notre dépendance aux hydrocarbures.
 
Le coordonnateur d’Équiterre, Steven Guilbeault, n’en est pas convaincu. « Si on investit dans les infrastructures et que Québec se fait complice de cela, ce n’est pas vrai que dans quelques années, on va dire qu’on va réduire notre dépendance au pétrole. Les acteurs économiques vont vouloir rentabiliser leurs investissements, a-t-il fait valoir au Devoir. On ne croit pas que ce projet soit dans l’intérêt des Québécois, a-t-il ajouté. Ce projet n’est pas conçu pour assurer la sécurité énergétique de l’est du Canada, mais vise plutôt l’exportation de pétrole. Ce n’est pas un hasard si Irving a annoncé jeudi la construction d’un terminal pour pétroliers à Saint-Jean. Avec ce projet, le Québec deviendra une voie de passage pour le pétrole de l’Ouest. Il assumera tous les risques avec des bénéfices économiques très faibles. »

lundi 15 juillet 2013

Pipe-Lines Montréal : l'ONÉ déclare une infraction sécuritaire à St-Césaire

source : office national de l'Énergie du Canada.

http://www.neb-one.gc.ca/clf-nsi/rsftyndthnvrnmnt/sfty/brdrdr/mmpl_jjd_1_2012-fra.pdf


  RELATIVEMENT À LA LOI SUR L’OFFICE NATIONAL DE L’ÉNERGIE,
ORDRE ÉMIS CONFORMÉMENT À L’ARTICLE 51.1
Information non disponible
travaille pour Pipe-lines Montréal ltée ou exécute des travaux d’excavation ou de construction sur ou près d’une installation située à Saint-Césaire (Québec).
Le 13 juin 2012 à 10 h 00, l’inspecteur soussigné de l’Office national de l’énergie a mené une inspection de la station de pompage de Saint-Césaire.
L’inspecteur a constaté ce qui suit :
Au cours de l’inspection du site de la station de pompage de Saint-Césaire, un reflet a été observé sur les eaux de surface accumulées dans la partie nord-ouest des installations et dans le secteur attenant à celle-ci. Après vérification, il fut déterminé que la contamination provenait de la boue produite par l’excavation par hydro-aspiration de la canalisation de 24 pouces qui était déversé à la surface du terrain au-delà de tout moyen de confinement.
Ces constats sont en violation des articles 30 et 48 du Règlement sur les pipelines terrestres.
En se fondant sur ce qui précède, l’inspecteur a des motifs raisonnables de croire que la construction, l’exploitation, l’entretien ou la cessation d’exploitation du pipeline pose une menace à la sécurité ou à la sûreté du public ou des employés de la société ou aux biens matériels ou à l’environnement.
Par conséquent, IL EST ORDONNÉ PAR LA PRÉSENTE à Pipe-lines Montréal ltée, conformément à l’article 51.1 de la Loi sur l’Office national de l’énergie, de
X prendre les mesures exposées dans le présent ordre afin d’assurer la sécurité ou la sûreté du public ou des employés de la société ou la protection des biens ou de l’environnement.Cesser les travauximmédiatementau plus tard le
Mesures précises :
1. PLM doit cesser de rejeter les déchets de l’excavation par hydro-aspiration avant l’une ou l’autre des actions suivantes :
  1. avoir réalisé des tests pour vérifier s’ils sont contaminés;
  2. éliminer les déchets dans des installations autorisées.
2. PLM doit modifier et déposer ses pratiques et procédés d’entretien de manière à s’assurer que tous les types de déchets, y compris la boue de l’excavation par hydro-aspiration, provenant de ses activités sont gérés de façon appropriée. Par la suite, elle doit soumettre un rapport sur les changements apportés aux pratiques et procédés et sur les méthodes qui seront adoptées pour former le personnel en conséquence.
3. PLM doit nettoyer la boue de l’excavation par hydro-aspiration rejetée à la surface du site et fournir une confirmation que ce secteur n’a pas été contaminé. S’il y a eu contamination, PLM doit déposer un avis à cet effet auprès de l’ONÉ et prendre les mesures appropriées pour assainir les lieux.
Signé par : Information non disponibleInspecteur : Information non disponible
No matricule de l’inspecteur : 2275


Les incohérences sécuritaires d'Enbridge sur la ligne Sarnia-Montréal


video à voir sur le pipeline Enbridge au Québec

Pipe-Lines Montréal abandonne son projet de station de pompage à Dunham


Publié le 12 juillet 2013 à 05h00 | Mis à jour le 12 juillet 2013 à 05h00

Pipe-Lines Montréal abandonne son projet de station de pompage à Dunham

La station de pompage n'était qu'un élément d'un...
La station de pompage n'était qu'un élément d'un vaste projet: l'inversion du sens d'écoulement du pétrole dans son oléoduc de 18 pouces de diamètre.

Michel Laliberté
MICHEL LALIBERTÉ
La Voix de l'Est
(Dunham) Pipe-Lines Montréal ne transportera pas de pétrole vers Portland au Maine. Forcée l'année dernière par la Cour du Québec à refaire ses devoirs devant la Commission de protection du territoire agricole, la compagnie abandonne sa demande auprès de l'organisme, ce qui met un terme à son projet d'inverser le flux dans un de ses oléoducs reliant Montréal à Portland.
Dans un courriel envoyé à la CPTAQ le 3 juillet, l'avocat de PLM, Me Karl Delwaide, a informé la CPTAQ que sa cliente se désistait de sa demande visant à obtenir la permission d'utiliser un terrain agricole à Dunham pour y construire une station de pompage. La CPTAQ a alors fermé le dossier, explique son vice-président, Réjean St-Pierre.
La station de pompage n'était qu'un élément d'un vaste projet: l'inversion du sens d'écoulement du pétrole dans son oléoduc de 18 pouces de diamètre. Depuis les débuts des activités de PLM en 1941, le pétrole est acheminé de Portland vers les raffineries de l'est de Montréal. La direction de l'entreprise souhaitait inverser le flux de son oléoduc pour acheminer du pétrole vers Portland. PLM entendait profiter de l'augmentation de l'extraction de pétrole des sables bitumineux en Alberta pour faire des affaires.
Pour réussir à transporter du pétrole vers cette ville portuaire de la côte est américaine, une station de pompage devait être construite du côté ouest des monts Sutton pour pousser le mazout de l'autre côté de la montagne. PLM a identifié un terrain à Dunham, au coin des chemins Favreau et Childerhouse, où la construire. Dès qu'elle s'est adressée à la CPTAQ pour obtenir le feu vert, PLM s'est butée à une farouche opposition des citoyens, dont les membres du comité d'environnement de Dunham.
Ce dossier remonte à 2008. La CPTAQ avait autorisé PLM d'utiliser un terrain agricole pour construire une station de pompage. Celle-ci devait permettre de pousser le pétrole par-dessus les monts Sutton. Or, le Tribunal administratif du Québec, saisi de l'affaire suite à l'intervention de Stéphane Durand, un citoyen de Dunham, avait infirmé la décision de la CPTAQ, jugeant que la compagnie n'avait pas fait la démontration qu'aucun autre terrain en dehors de la zone agricole pouvait accueillir la station de pompage. PLM a porté le tout en appel devant la Cour du Québec, mais celle-ci a confirmé le jugement.
PLM devait donc reprendre sa demande à la CPTAQ en prouvant que le terrain visé était le seul propice.


lundi 15 avril 2013

Keystone XL : projet peu crédible aux États-Unis


Publié le 13 avril 2013 à 11h44 | Mis à jour le 13 avril 2013 à 11h44
source web :http://www.lapresse.ca/environnement/dossiers/les-sables-bitumineux/201304/13/01-4640617-les-propos-de-joe-oliver-effritent-la-credibilite-du-canada.php?

Les propos de Joe Oliver effritent la crédibilité du Canada

Bill McKibben a organisé plusieurs manifestations contre le... (Photo: archives AP)
Bill McKibben a organisé plusieurs manifestations contre le projet Keystone XL aux États-Unis. Ci-dessus,des milliers d'opposants réunis à Washington, le 13 février dernier.
PHOTO: ARCHIVES AP
Charles Côté
CHARLES CÔTÉ
La Presse
L'un des principaux opposants américains au projet de pipeline Keystone XL, Bill McKibben, affirme que les propos du ministre des Ressources naturelles Joe Oliver publiés vendredi dans La Presse sont le «clou final dans le cercueil de la crédibilité du Canada au sujet des sables bitumineux».






M. McKibben est l'organisateur d'une manifestation qui a réuni des dizaines de milliers de personnes à Washington en février dernier contre le projet de pipeline, qui attend toujours l'approbation du président Barack Obama.
En entrevue à La Presse jeudi, le ministre Oliver a affirmé: «Je pense que les gens ne s'inquiètent pas autant qu'avant d'un réchauffement de 2 degrés.» Il a ajouté que, selon lui, «les scientifiques nous ont dit récemment que nos peurs (sur les changements climatiques) sont exagérées». Il n'a pas voulu citer quels scientifiques sont de cet avis.
M. Oliver a dit qu'il considérait que les changements climatiques étaient un «problème fondamental», tout en insistant sur l'urgence d'ouvrir de nouveaux marchés pour le pétrole lourd albertain.
Les propos de M. Oliver, qui ont été repris hier dans les médias anglophones au Canada, ont rapidement fait leur entrée dans le débat américain sur le projet Keystone XL.
«Ces commentaires compliquent la tâche du président Obama, s'il veut prétendre que le projet Keystone est défendable rationnellement», affirme M. McKibben en entrevue à La Presse.
«Le Canada s'est retiré de Kyoto et de la convention sur la désertification. Tout ce qu'il leur restait à faire était de faire une sortie complètement folle pour nier les changements climatiques, dit-il. Le Canada est l'un des pays les plus éduqués sur la planète et je crois que bien des Canadiens doivent avoir honte.»
«Je ne sais pas si je dois en rire ou en pleurer», affirme de son côté la députée néo-démocrate Megan Leslie, critique de l'opposition officielle en matière d'environnement.
Elle craint les répercussions internationales des propos de M. Oliver, y compris pour l'industrie canadienne.
«Je pense que ce que le ministre a dit est tellement irresponsable et dangereux, dit-elle. Je frissonne en pensant à la manière dont la communauté internationale va réagir.»
Elle croit que l'industrie pétrolière a besoin d'une réglementation plus forte, et pas seulement de nouveaux pipelines, pour avoir accès aux marchés internationaux, et que les propos de M. Oliver lui sont nuisibles.
«C'est incroyablement dommageable pour l'industrie. L'industrie pétrolière a besoin de la licence sociale. Elle a besoin de dire aux Canadiens qu'il y a des règles strictes et qu'elle s'y conforme.»

Sables bitumineux : analyse d'un climatologue retraité de la NASA


Publié le 13 avril 2013 à 12h18 | Mis à jour le 13 avril 2013 à 12h18
source web :
http://www.lapresse.ca/environnement/dossiers/les-sables-bitumineux/201304/13/01-4640626-sables-bitumineux-rentabilite-ou-protection-de-lenvironnement.php?

Sables bitumineux: rentabilité ou protection de l'environnement?

Une photo aérienne des sables bitumineux d'Alberta.... (photo therevolutionmovie.com)
Une photo aérienne des sables bitumineux d'Alberta.
PHOTO THEREVOLUTIONMOVIE.COM



Charles Côté
CHARLES CÔTÉ
La Presse
Le climatologue James Hansen, récemment retraité de la NASA, a affirmé l'an dernier que l'exploitation des sables bitumineux signifiait la fin de la partie pour le climat («game over for the climate»), une affirmation qui a souvent été tournée au ridicule, y compris par le ministre des Ressources naturelles Joe Oliver.







«Si les sables bitumineux représentent un millième des émissions [mondiales], alors c'est ridicule pour lui de dire ça», a affirmé M. Oliver cette semaine en entrevue éditoriale à La Presse.
Cependant, plusieurs analyses sérieuses, dont une qui a été présentée au ministre Oliver par ses propres fonctionnaires, concluent que si on prend les moyens pour ralentir les émissions de gaz à effet de serre (GES), par une taxe carbone ou un plafond d'émissions, cela compromet la rentabilité des sables bitumineux.
Voici par exemple ce que concluait une étude récente de l'Université Harvard et du MIT publiée en août dernier dans la revue Energy Policy: «Les politiques climatiques auraient un impact significatif sur l'avenir des sables bitumineux du Canada. Cela est dû au fait que les émissions de CO2 liées à la production et au raffinage du bitume sont substantielles et que la demande de produits pétroliers serait en baisse.»
Limite de 2 degrés
À Copenhague en 2009, le Canada et les autres pays du monde se sont entendus pour limiter le réchauffement à 2 degrés Celsius, au-delà de quoi les changements climatiques deviennent «dangereux». Depuis, les appels se font de plus en plus pressants pour effectuer un virage énergétique et cesser d'investir dans les infrastructures des énergies fossiles.
Selon l'Agence internationale de l'énergie, si la tendance se maintient, d'ici 2017, toutes les infrastructures seront en place pour dépasser l'objectif de plus 2 degrés, sous forme de centrales au charbon, pipelines et autres.
En revanche, cette même agence affirme aussi que si la demande mondiale continue à croître, le monde aura besoin de «chaque goutte» du pétrole bitumineux albertain.
Avec ses 1900 km et sa capacité de 830 000 barils par jour, Keystone XL de la société TransCanada est considéré comme le plus important projet d'investissement actuellement aux États-Unis.