samedi 14 janvier 2012

Lobbying du Canada pour les pétrolières du bitumineux

Le lobbying canadien des sables bitumineux en difficulté Cet article est traduit de l'anglais par EurActiv Bruxelles, partiellement ou en intégralité (article source). Un différend est né à propos d'une mission de lobbying canadienne au ministère des affaires étrangères britannique qui s'oppose à la directive européenne sur la qualité des carburants. Ce conflit concerne des informations apparemment inexactes sur les réglementations californiennes relatives à la qualité des carburants et pourrait donner lieu à des poursuites judiciaires. 07/12/2011 PartagerTweeterLinkedIn Imprimer Envoyer par email Dans un courriel interne du ministère britannique des affaires étrangères sur la réunion, auquel EurActiv a eu accès, la déléguée commerciale du Haut-commissariat du Canada au Royaume-Uni, Sushma Gera, aurait dit aux fonctionnaires britanniques que des avocats examinaient l'éventualité d'entamer des poursuites contre l'UE auprès de l'OMC. Elle a affirmé que le Canada avait le soutien de l'Espagne, de l'Estonie et de la Pologne quant à ses réclamations contre la définition de valeurs par défaut pour les sables bitumineux et que les Néerlandais proposeraient une alternative. Hier (6 décembre), Ottawa a également annoncé son refus de renouveler ses engagements envers le protocole de Kyoto lorsqu'il expirera en 2012. Le Canada aurait exclu de lier la question des sables bitumineux aux discussions avec Bruxelles portant sur la conclusion d'un accord économique et commercial global (AECG), en cours depuis 2009. Toutefois, des écologistes contactés par EurActiv se sont dits choqués par le lobbying canadien, notamment en ce qui concerne une affirmation dans le courriel en question, selon laquelle une tentative californienne de mettre en oeuvre une norme sur les carburants à faible teneur en carbone (LCFS) avait échoué. Mme Gera est citée dans ce courriel comme affirmant que les tentatives américaines de mettre en application des mesures similaires avaient échoué, car elles n'étaient pas réalisables. Ce n'est pourtant pas le cas. Le 30 novembre, le California's Air Resources Board a envoyé une lettre d'explication à Connie Hedegaard, la commissaire européenne à l'action pour le climat, avançant que leur norme sur les carburants n'avait pas échoué et qu'elle était actuellement en application. Une réglementation « solide » « Nous pensons qu'une solide réglementation sur les gaz à effet de serre abordant le problème des carburants utilisés dans les transports, comme la LCFS, doit prendre en compte les différences d'intensité de carbone des produits pétroliers », peut-on lire dans cette lettre. « La prise en compte des émissions de GES en fonction du cycle de vie pour les carburants utilisés dans les transports, y compris celles liées à la production et au transport du pétrole, reste un élément important de la LCFS ». La LCFS californienne, qui a été mise en oeuvre au début de cette année, impose une réduction de 10 % de l'intensité carbone des carburants utilisés dans les transports d'ici 2020. « Alors que l'horloge tourne et qu'il deviendra de plus en plus difficile de lutter contre les effets des émissions de gaz à effet de serre mondiale, le monde n'a vraiment pas besoin de partisans des produits pétroliers polluants comme le Canada », a déclaré à EurActiv Mark Johnston, conseiller politique senior chez World Wildlife Fund. « Le Canada devrait arrêter d'interférer dans les décisions européennes sur les normes de pollution appliquées en Europe, surtout si certaines de ses affirmations se révèlent erronées ou trompeuses », a-t-il ajouté. L'UE a proposé d'attribuer au carburant canadien issu des sables bitumineux une valeur par défaut près de 20 % plus élevée que celle appliquée aux produits pétroliers traditionnels, et ce afin d'atteindre son objectif de réduction de l'intensité carbone des carburants de 6 % pour 2020. « L'industrie pétrolière tente d'effrayer les décideurs européens en faisant de la désinformation à propos de la loi californienne », a expliqué Nusa Urbancic de l'organisation écologique Transport and Environment. « Mais ils ont été pris la main dans le sac. » Bruts lourds EurActiv a cru comprendre que les diplomates britanniques se sentaient frustrés quant au fait qu'une réunion ordinaire pour jeter les bases d'une décision suscite un tel retour de bâton pour le ministère des affaires étrangères. Une porte-parole du ministère a confié à EurActiv : « Nous souhaitons que tous les bruts lourds soient gérés grâce à une méthodologie scientifique solide qui prend en compte les émissions de gaz à effet de serre liées à toutes les sources, et qui ne mette pas uniquement en exergue les émissions de gaz à effet de serre (GES) liées aux sables bitumineux. Nous exprimons souvent nos craintes quant à l'impact environnemental de l'extraction des sables bitumineux auprès des autorités canadiennes », a-t-elle ajouté. Selon une étude, l'exploitation des réserves pétrolières au Canada et en Amérique du Nord pourrait faire grimper les niveaux mondiaux de CO2 atmosphérique de 15 %. Les sables bitumineux restent cependant au cœur de la stratégie énergétique du Canada. En 2009, la ministre canadienne des ressources naturelles de l'époque, Lisa Raitt, s'était plainte du fait que ce carburant était qualifié de pétrole brut à haute intensité carbone, alors que d'autres pétroles bruts générant la même quantité d'émissions n'étaient pas pointés du doigt. Ottawa a soulevé la même objection à propos de la directive sur la qualité des carburants de l'UE, soutenant implicitement que cette directive représentait une barrière au commerce et qualifiant même les sables bitumineux de grande évolution canadienne. Une étude de l'université de Stanford commandée par l'UE a néanmoins révélé que les émissions de gaz à effet de serre générées par la production de sables bitumineux étaient « suffisamment différentes de celles émises par les produits pétroliers conventionnels pour qu'une réglementation aborde cette différence par le biais de facteurs spécifiques faisant la distinction entre les sables bitumineux et les produits pétroliers conventionnels ». Entre septembre 2009 et juillet 2011, le gouvernement canadien et les représentants de l'industrie pétrolière ont organisé plus de 110 évènements de lobbying à Bruxelles, plus d'un par semaine, pour promouvoir les sables bitumineux.

Source : http://www.euractiv.fr/lobbying-canadien-sables-bitumineux-difficulte-article
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Keystone XL : lobbying et gros sous des pétrolières

Oléoduc Keystone : le lobby pétrolier arrose le Congrès américain

Le Keystone gate, comme on va bientôt le surnommer, n'a pas fini de faire des vagues aux Etats-Unis. Ce projet d'oléoduc géant, qui permettrait d'acheminer chaque semaine des millions de barils de pétrole issu des sables bitumineux du Canada vers le golfe du Mexique, était déjà sous le feu des critiques après lesaccusations de conflits d'intérêts à l'encontre de l'opérateur TransCanada et de la Maison Blanche, censée valider le projet.

Mercredi 11 janvier, c'est une autre révélation qui a ébranlé le futur Keystone XL : une étude a dévoilé l'étendue des fonds versés aux membres du Congrès par l'industrie pétrolière et gazière pour s'attribuer leur soutien. Une force de frappe susceptible de faire plier Barack Obama dans sa décision, qu'il doit rendre avant le 21 février, alors qu'il cherche tous les appuis possibles avant l'élection présidentielle de novembre.

A l'origine de l'enquête, Maplight, un groupe de recherche indépendant américain, qui traque les transferts de fonds en politique, s'est concentré sur les dons financiers du secteur pétrolier et gazier à des membres de la Chambre des représentants. Car la chambre basse est à l'origine de l'adoption d'un projet de loi, en juillet, pour forcer Obama à accélérer l'approbation du projet Keystone. Le texte avait finalement été rejeté, faute d'un accord du Sénat, mais les parlementaires, en particulier républicains, avaient continué à faire pression sur le président américain pour qu'il donne son accord à ce projet industriel fortement décrié pour ses conséquences environnementales désastreuses.

Le résultat de l'étude est édifiant : seulement 2 des 118 membres de la Chambre des représentants qui listent des entreprises pétrolières et gazières parmi leurs dix premiers donateurs de campagne se sont opposés au projet de loi visant à accélérer la validation de l'oléoduc. Et en élargissant aux 195 représentants qui indiquent l'industrie pétrolière dans leurs 20 premiers contributeurs, les proportions ne diffèrent guère : seuls dix d'entre eux ont voté contre le texte.

Au total, ce sont pas moins de 12 millions de dollars qui ont été versés directement aux membres de la Chambre entre 2009 et 2011, soit juste après la décision de lancer le projet du Keystone XL, en 2008.

Le Guardian s'est amusé à comparer la liste des 17 représentants les plus arrosés (plus de 100 000 dollars reçus en deux ans pour chacun d'entre eux) et leurs positions sur le projet Keystone XL. Tous sont républicains et tous ont voté en faveur du texte de loi visant à accélérer la validation de l'oléoduc.

En tête, on trouve Steven Pearce, représentant du Nouveau-Mexique, qui a touché le gros lot avec 370 000 dollars de contributions directes reçues entre juillet 2009 et juillet 2011. "Il est temps de mettre les enjeux politiques de côté, avait-il déclaré sur son site Internet le mois dernier. Nous devons tous travailler ensemble pour veiller à l'aboutissement de projets tels que l'oléoduc Keystone." Arrive ensuite Mike Pompeo, représentant du Kansas, avec 333 000 dollars, puis Bill Flores, représentant du Texas, avec 266 000 dollars, qui estimait en juillet, lors de l'examen du projet de loi : "Si nous ne nous emparons pas de cette ressource précieuse, les Chinois ou d'autres pays le feront."

Audrey Garric

Photo : MARK RALSTON / AFP

mardi 10 janvier 2012

Northern Gateway : gare aux gorilles écolos au Canada

Projet de pipeline Northern Gateway : Harper prévient contre une « récupération »

Mise à jour le vendredi 6 janvier 2012 à 17 h 14 HNE
| Radio-Canada avec La Presse Canadienne
source web : http://www.radio-canada.ca/regions/alberta/2012/01/06/004-stephen-harper-audiences-projet-pipeline-northern-gateway.shtml



Tracé du projet de pipeline Northern Gateway de la pétrolière Enbridge.Tracé du projet de pipeline Northern Gateway de la pétrolière Enbridge.

Le premier ministre Stephen Harper tendra l'oreille à ceux qui craignent que les audiences sur le projet de pipeline Northern Gateway ne soient instrumentalisées par des intérêts étrangers.

Il a affirmé avoir entendu des craintes de plus en plus persistantes à propos de fonds étrangers finançant la participation aux consultations citoyennes sur le projet de construction d'un oléoduc de la société Enbridge.

Selon M. Harper, le Canada doit être en mesure de tenir des audiences qui conduiront dans un délai raisonnable à des prises de décision, soutenant que cette démarche ne doit pas être influencée de manière indue.

Les propos du premier ministre conservateur font écho à ceux de EthicalOil, un groupe de défense des sables bitumineux, qui a accusé plusieurs organisations écologiques canadiennes d'avoir accepté des fonds provenant des États-Unis.

EthicalOil dit n'accepter aucun financement de sources étrangères, bien qu'elle admette recevoir du financement de compagnies pétrolières canadiennes.

Plus de 4000 groupes et individus se sont enregistrés pour remplir des soumissions dans le cadre des audiences sur le projet Northern Gateway, qui commenceront lundi prochain à Kitimat, en Colombie-Britannique.

Le pipeline, s'il est construit, transporterait du pétrole brut de l'Alberta jusqu'à la côte ouest, d'où il serait exporté vers des pays asiatiques.

EN COMPLÉMENT

Ailleurs sur le web

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vendredi 6 janvier 2012

Trailbreaker et ONÉ : rappel de l'audience publique pour la ligne 9 en Ontario

Publié le 08 décembre 2011 à 08h50 | Mis à jour le 08 décembre 2011 à 08h50

«Pipeline bitumineux» vers Montréal: les écologistes obtiennent une audience publique

Un travailleur à l'oeuvre à la mine de... (Photo: Alain Roberge, Archives La Presse)

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Un travailleur à l'oeuvre à la mine de sables bitumineux d'Albian Sands Muskeg River Mine, près de Fort McMurray, en Alberta.

PHOTO: ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Charles Côté
La Presse

Un projet qui permettra d'acheminer du pétrole des sables bitumineux vers Montréal sera soumis à une audience publique. L'Office national de l'énergie a donné raison aux groupes écologistes et ordonné une audience publique au sujet de l'inversement d'un segment de pipeline de la société Enbridge, en Ontario.

Ce projet concernant la «canalisation 9» entre Sarnia et North Westover, en Ontario, fait partie d'un plan plus vaste de la société Trailbreaker qui permettrait d'acheminer le pétrole extrait des sables bitumineux jusqu'à Montréal ou Portland, dans le Maine.

Par le passé, la direction d'Enbridge a indiqué que l'avancement de ce projet permettant au pétrole albertain d'atteindre les raffineries de la côte est du continent dépendait entre autres des capacités de raffinage à Montréal et de l'inversement du pipeline entre Montréal et Portland. Enbridge souhaitait que l'Office national de l'énergie approuve son projet sans audiences publiques, contrairement à plusieurs groupes écologistes qui en avaient fait la demande.

Enbridge : un nouveau projet de pipeline pour 2013

Pétrole - Construction d'un pipeline de 123 km entre la Saskatchewan et le Manitoba

Un projet de pipeline de 180 millions de dollars entre Steelman en Saskatchewan et Cromer au Manitoba a été approuvé par l'Office national de l'énergie.

La compagnie albertaine Enbridge a obtenu l'autorisation de construire et d'exploiter un pipeline de 123 kilomètres et une nouvelle station de pompage.

Les puits des formations de Bakken et de Three Forks dans le Montana et le Dakota du Nord alimenteront le pipeline en pétrole brut.

Le pipeline passera ainsi par le Manitoba où il sera relié à la canalisation principale d'Enbridge qui sert à approvisionner les marchés de l'est du Canada et du Midwest américain.

La mise en service de l'oléoduc est prévue pour le début de l'année 2013.




Keystone XL : sérieuses questions sur la sécurité environnementale

Un ingénieur renvoyé dénonce la construction de l'oléoduc Keystone XL

Publié le 03 janvier 2012 à 20h08 | Mis à jour le 03 janvier 2012 à 20h08

source : cyberpresse.ca

  • Lee-Anne Goodman

Un ancien inspecteur oeuvrant pour une compagnie ayant travaillé sur le premier oléoduc Keystone de TransCanada accuse l'entreprise de Calgary de manquer de considération envers l'environnement.

Mike Klink était ingénieur pour Bechtel Corp., un contracteur qui a travaillé sur la première portion du pipeline qui transporte le pétrole issu des sables bitumineux de l'Alberta vers les raffineries du Mid West américain.

Cette section de l'oléoduc a été terminée en 2010; le controversé projet Keystone XL l'allongerait vers les raffineries du Sud des États-Unis.

Dans une lettre ouverte publiée la fin de semaine dernière dans le Lincoln Journal Star, un quotidien du Nebraska, M. Klink affirme avoir soulevé des inquiétudes concernant le matériel de piètre qualité utilisé pour la construction de l'oléoduc, ainsi que le travail médiocre.

L'homme originaire de l'Indiana précise avoir alors été renvoyé par Bechtel, et a déposé une plainte au sujet de son renvoi en 2010 au département du Travail des États-Unis.

Dans cette plainte, M. Klink affirme que la compagnie a commencé à le traiter en «inspecteur à problèmes» et un superviseur lui aurait ordonné de partir avant d'être renvoyé.

«Soyons clairs, je suis un ingénieur - je ne vous dis pas que nous ne devrions pas construire d'oléoduc», a-t-il écrit. «Nous ne devrions pas construire celui-là.»

Dans le cadre de son travail d'inspecteur, M. Klink ajoute qu'il devait surveiller la construction de stations de pompage en bordure de premier pipeline.

«Je fais cette sortie parce que mes enfants m'ont encouragé à dire la vérité au sujet de ce qui est fait et de ce qui est caché», écrit-il. «Lorsque j'ai soulevé des inquiétudes concernant la négligence, j'ai perdu mon travail - mais les gens vivant aux abords de la trajectoire de l'oléoduc Keystone XL ont beaucoup plus à perdre si la construction est aussi médiocre.»

Le porte-parole de TransCanada, Terry Cunha, a contesté les allégations faites par M. Klink, affirmant que celui-ci «semble avoir lancé de nombreuses allégations envers son ancien employeur, dont aucune n'a été prouvé.»