vendredi 23 novembre 2012

SHELL et BP : exploration en eaux profondes en Nouvelle-Écosse


Nouvelle-Écosse: BP investira 1 milliard pour chercher du pétrole

source web :
http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/364216/nouvelle-ecosse-bp-investira-1-milliard-pour-chercher-du-petrole
La Nouvelle-Écosse a investi 15 millions afin d’attirer l’industrie pétrolière, espérant voir un jour des plateformes de forage au large de ses côtes.
Photo : Agence France-Presse Archives
La Nouvelle-Écosse a investi 15 millions afin d’attirer l’industrie pétrolière, espérant voir un jour des plateformes de forage au large de ses côtes.
Au lendemain de l’annonce du paiement d’une amende record à la suite de la marée noire provoquée dans le golfe du Mexique en 2010, BP a annoncé vendredi qu’elle investira plus d’un milliard de dollars pour mener de l’exploration pétrolière en eau profonde au large de la Nouvelle-Écosse.

En vertu de l’entente intervenue avec l’Office Canada-Nouvelle-Écosse des hydrocarbures extracôtiers, la pétrolière britannique a mis la main sur les droits d’exploration de quatre secteurs où elle compte se lancer dans des travaux d’exploration qui devraient s’étendre sur six ans. La soumission de BP, à un milliard de dollars, est la plus importante accordée dans les provinces de l’Atlantique pour de telles activités d’exploration.

Ce nouveau projet de recherche d’énergie fossile mené par BP a été annoncé après qu’on a appris, jeudi, que la pétrolière doit payer plus de 4,5 milliards de dollars d’amende aux autorités américaines et boursières, dans le cadre d’un accord où elle reconnaît sa culpabilité pour la marée noire du golfe du Mexique, en avril 2010. L’explosion de Deepwater Horizon, à 80 kilomètres au large de La Nouvelle-Orléans, avait fait onze morts et répandu des centaines de millions de litres de brut dans le golfe du Mexique jusqu’à la fermeture du puits quatre mois plus tard.

Shell Canada a elle aussi annoncé vendredi son intention de lancer des opérations d’exploration dans le secteur de l’île de Sable, au sud-est de la Nouvelle-Écosse. Le géant de l’or noir, qui détient maintenant les droits exclusifs d’exploration de quatre vastes zones situées à l’est de la baie de Fundy, dans le fragile secteur du plateau néo-écossais, espère injecter 970 millions de dollars d’ici six ans pour tenter de trouver un gisement pétrolier exploitable. Selon des données préliminaires, les ressources contenues dans les fonds pourraient s’élever à plus de huit milliards de barils de pétrole. Il faut ajouter à cela des réserves gazières estimées à près de 120 000 milliards de pieds cubes.

Souhaitant attirer davantage d’entreprises spécialisées dans la commercialisation des énergies fossiles, le gouvernement de la Nouvelle-Écosse a investi, depuis trois ans, 15 millions de dollars de fonds publics pour produire une étude de 350 pages qui précise le potentiel en ressources fossiles extracôtières de la province.

Le ministre des Ressources naturelles du Canada s’est réjoui de ce nouveau projet d’exploration en eaux profondes. « Notre gouvernement tient encore une fois son engagement à soutenir l’emploi et la croissance économique partout au Canada, a déclaré le ministre Oliver par voie de communiqué. Nous appuyons la mise en valeur sécuritaire et responsable de nos ressources naturelles. »

Cette victoire de Shell et BP pourrait toutefois poser des risques environnementaux majeurs. Le secteur se caractérise par sa riche biodiversité. Le gouvernement canadien prévoyait encore récemment établir une zone de protection marine un peu à l’est de la zone qui sera soumise à des activités d’exploration pétrolière.

Tout ce secteur, mais aussi sa périphérie, constitue un couloir de migration des poissons et des mammifères marins qui transitent par le golfe et l’estuaire du Saint-Laurent. On y retrouve des poissons-fourrage comme le hareng et le maquereau, mais aussi le thon rouge. Plusieurs espèces de cétacés fréquentent les eaux au sud de la Nouvelle-Écosse, dont le rorqual bleu, la baleine à bosse ou la baleine franche. Toutes ces espèces sont menacées de disparition, selon la législation canadienne. Ottawa a donc l’obligation légale de protéger l’habitat « sensible » de celles-ci.

Cette zone maritime est un habitat important pour de nombreuses autres espèces de poissons de fond, dont beaucoup font l’objet d’une pêche commerciale. La zone est également une aire d’alimentation estivale essentielle à la tortue luth, une espèce en voie de disparition. Plusieurs experts ont déjà émis des doutes quant à la capacité canadienne d’intervention en cas de marée noire.

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