mardi 28 juin 2011

La SCEP réagit au démantèlement de la raffinerie Shell de Montréal

Démantèlement des installations de Shell à Montréal: le syndicat s'indigne

06/27/2011

Publié Presse Canadienne
Par Julien Arsenault

MONTRÉAL, Qc -- Les syndiqués de la raffinerie Shell de Montréal-Est ont dénoncé lundi la décision du gouvernement du Québec d'autoriser le démantèlement des installations montréalaises de la pétrolière sans attendre les conclusions de la commission parlementaire sur le sujet.

En entrevue, le porte-parole de la section locale du Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier (SCEP-FTQ), Jean-Claude Rocheleau, s'est dit "indigné" d'avoir appris la nouvelle à travers les médias en début de journée.

"Le gouvernement aurait au moins pu prendre la peine de nous téléphoner pour nous avertir ou d'envoyer une lettre concernant sa décision, a-t-il dit. Tout cela démontre son mépris envers les travailleurs."

M. Rocheleau a également critiqué l'attitude de la ministre des Ressources naturelles Nathalie Normandeau dans ce dossier, affirmant que des démarches étaient en cours depuis plus d'un an et demi afin de sauver les 800 emplois directs de la raffinerie.

"Le minimum aurait au moins été d'attendre les résultats de la commission parlementaire, notamment parce que beaucoup de gens sont venus témoigner et que d'autres ont beaucoup travaillé là-dessus, a-t-il plaidé. Mme Normandeau semblait dire qu'elle attendrait les résultats, mais visiblement, ce n'est pas ce qu'elle a fait. Si j'étais un député qui avait travaillé sur le dossier, je serais outré."

Selon M. Rocheleau, en prenant cette décision, Québec a abandonné les travailleurs de la raffinerie en plus de mettre fin aux espoirs de sauvetage.

"Nous sommes une unité locale et nous n'avons pas les ressources financières pour poursuivre ce genre de combat, a-t-il dit. Quand on se bat contre une multinationale et un gouvernement qui est davantage du côté des pétrolières que des travailleurs, à un moment donné, il faut se rendre compte que les moyens vont finir par manquer."

Mais pour la ministre Normandeau, le temps est venu de tourner la page, les investisseurs n'étant pas au rendez-vous.

"J'aimerais bien que M. Rocheleau nous dise quels sont les investisseurs toujours intéressés par la raffinerie, en juin 2011", a-t-elle déclaré lors d'un entretien avec La Presse Canadienne.

Mme Normandeau a expliqué ne pas avoir attendu le rapport de la commission parlementaire parce qu'elle n'entrevoyait pas de possibilité d'entente dans le dossier.

Mais tout n'est pas perdu pour autant, a fait valoir la ministre.

"La bonne nouvelle là-dedans, c'est que le permis de démantèlement permettra de décontaminer les terrains et donc de rendre certains espaces disponibles pour des investisseurs éventuels sur le territoire de l'Est de Montréal", a-t-elle soulevé.

Le syndicat a également tenu à rappeler que le démantèlement des installations de Montréal-Est se traduira par une diminution de 25 pour cent de la capacité de raffinage du Québec.

"C'est mauvais pour le Québec et mauvais pour son futur économique, puisque l'énergie sera au coeur des discussions de plusieurs pays importants au cours des prochaines années, a estimé le porte-parole de la section locale du SCEP. Nous avions la chance d'avoir des raffineries au Québec, mais on préfère plutôt prendre la décision d'en fermer une et de se niveler vers le bas."

L'argument laisse de glace Mme Normandeau.

"C'est faux de prétendre que la sécurité des approvisionnements au Québec est remise en question. Même si Shell a cessé ses opérations, on a conservé une capacité de raffinage qui excède ce qu'on a besoin comme Québécois. On raffine 40 000 barils par jour de plus que les 360 000 barils que l'on a besoin pour répondre à notre consommation intérieure", a-t-elle dit.

Selon M. Rocheleau, avec le développement à venir du gisement Old Harry, la raffinerie montréalaise de Shell aurait pu contribuer de façon positive à l'économie de la province.

"Ce gisement est une réserve importante de pétrole, mais nous ne serons pas en mesure de le raffiner, faute d'installations adéquates. Les compagnies pétrolières vont envoyer ce pétrole brut dans d'autres pays et le Québec sera forcé de le racheter sur les marchés mondiaux pour s'approvisionner. Il n'y a aucune logique économique dans tout ça.

Plutôt que de maintenir des emplois au Québec, des postes seront créés à l'étranger", a-t-il dit.

Afin d'en arriver à un dénouement différent, le gouvernement du Québec aurait pu forcer Shell à maintenir ses installations à Montréal, croit le porte-parole syndical.

"La ministre Normandeau aurait pu évoquer la Loi sur les produits pétroliers et forcer Shell à conserver sa raffinerie en état. La pétrolière aurait alors probablement décidé de procéder à une vente et c'est certain que des acheteurs auraient sauté sur l'occasion", a-t-il dit.

Selon M. Rocheleau, la raffinerie montréalaise de Shell était rentable et elle possédait toujours un marché plus qu'intéressant. Il s'inquiète maintenant de voir une autre pétrolière procéder à un démantèlement de ses installations au Québec prochainement.

Après le démantèlement de ses installations, Shell utilisera une petite partie de son terrain à Montréal afin d'y loger son nouveau terminal.

mardi 21 juin 2011

dossier Radio-Canada sur le pipeline Keystone XL

source web : http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Economie/2011/06/08/017-pipeline-keystone-xl-autres-options.shtml

Pipeline Keystone XL : l'industrie pétrolière albertaine dispose d'autres options

Mise à jour le mercredi 8 juin 2011 à 12 h 50 HAE



Si le projet du pipeline Keystone XL n'est pas autorisé par Washington, l'industrie des sables bitumineux de l'Alberta pourra se replier sur plusieurs autres options pour livrer son pétrole, soit par train, par bateau et par d'autres pipelines. C'est la conclusion à laquelle arrive le New York Times après avoir consulté plusieurs acteurs de l'industrie.
Des tuyaux du premier projet de pipeline Keystone arrivent à Milton, au Dakota du Nord (archives)

Photo: La Presse Canadienne /AP/Grand Forks Herald/Eric Hylden

Des tuyaux du premier projet de pipeline Keystone arrivent à Milton, au Dakota du Nord (archives)

Rappelons que la construction du pipeline de TransCanada doit être approuvée d'ici la fin de l'année par les États-Unis. Le projet, évalué à 7 milliards de dollars américains, compte de nombreux opposants, notamment du côté des environnementalistes. Ils craignent que la construction du pipeline se fasse sans tenir compte des impacts de l'intensification de l'extraction des sables bitumineux sur les changements climatiques.

Pour l'industrie, ce projet comporte plusieurs avantages, le plus important étant de doubler les exportations de pétrole brut de l'Alberta vers les États-Unis. Le nouveau pipeline se rendrait jusqu'à Houston et Port Arthur, où le pétrole brut pourrait se vendre plus cher qu'en Oklahoma, la destination finale du pipeline existant, en raison d'une concurrence plus forte dans cet État situé au nord du Texas. Cliquez ici pour voir le tracé du futur pipeline.

Tout ce débat environnemental, qui dépasse le cadre du pipeline, comporte une certaine touche d'ironie, estime le quotidien new-yorkais, dans la mesure où peu importe la décision américaine, le pétrole brut extrait des sables bitumineux albertains pourra être acheminé à ses acheteurs, qu'ils soient aux États-Unis ou ailleurs.

L'option ferroviaire pourra notamment être envisagée. L'expérience a été concluante pour le Canadien National et le transporteur pétrolier Altex Energy, qui envoient par train du pétrole brut vers le golfe du Mexique en empruntant les voies situées le long de la côte ouest. Bien que le transport par wagon est plus cher, il n'est soumis à aucune réglementation américaine. « C'est comme transporter des céréales », explique Glenn Perry, président d'Altex Energy.

Les raffineries américaines pourront aussi être approvisionnées avec une combinaison de pipelines existants entre l'Alberta et des villes portuaires britanno-colombiennes, et de transport par bateau. Les entreprises Kinder Morgan et Enbridge possèdent ce type de pipeline, bien que cette dernière a fait les manchettes l'été dernier en raison d'undéversement de pétrole au Michigan. L'élection d'un gouvernement conservateur majoritaire favorable à l'industrie pétrolière n'est pas négligeable, juge le New York Times.

Bien que l'appétit des États-Unis pour le pétrole albertain se maintient, l'Alberta reluque le marché chinois, où la demande énergétique connaît une croissance fulgurante. Le ministre albertain de l'Énergie, Ronald Liepert, prévoit d'ailleurs « que, à un moment donné, la Chine se procura toutes les gouttes de pétrole que le Canada produira ». Dans cette éventualité, les pipelines canadiens seront utilisés pour transporter l'or noir albertain vers la Colombie-Britannique, d'où il sera chargé sur des bateaux qui navigueront vers l'Empire du Milieu.

Tracé existant et tracé projeté du pipeline

Tracé existant et tracé projeté du pipeline

Photo: TransCanada

vendredi 17 juin 2011

Retour sur Total E&P : un possible regard vers Portland (ME) via Montréal..

Sables bitumineux - Suncor et Total forment une alliance

source web :http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/313303/sables-bitumineux-suncor-et-total-forment-une-alliance
La propriété de Suncor, à Fort Hills, près de Fort McMurray, en Alberta<br />
Photo : Agence France-Presse Mark Ralston
La propriété de Suncor, à Fort Hills, près de Fort McMurray, en Alberta
Calgary — Suncor Énergie et Total s'associent pour développer des projets dans les sables bitumineux de l'Alberta, espérant que cette alliance leur permettra de mieux contrôler les coûts et le rythme des travaux.

«Plutôt que de se concurrencer par des projets distincts, des usines de traitement distinctes, des exploitations minières distinctes, nous allons constituer un effort combiné et coordonné pour gérer la croissance et l'inflation de manière à offrir le meilleur rendement à tous nos partenaires et actionnaires», a soutenu hier le président et chef de la direction de Suncor, Rick George, lors d'une conférence téléphonique.

En vertu de l'accord, Total E&P Canada, une division de la Française Total SA, versera environ 1,75 milliard en espèces à Suncor et ajoutera dans le portefeuille de cette dernière 160 millions de barils de pétrole tirés des sables bitumineux. La structure de propriété du projet de Fort Hills, près de Fort McMurray, a en outre été modifiée. La participation de Suncor passe de 60 à 40,8 %, tandis que celle de Total grimpe de 20 à 39,2 %. Teck Ressources détient le reste des parts.

Suncor acquiert par ailleurs 36,7 % de la participation de Total dans le projet Joslyn. Total demeure maître d'oeuvre du projet, avec une participation de 38,25 %, tandis qu'Occidental Petroleum et Inpex détiennent le reste des parts.

Pour sa part, Total devient propriétaire de la moitié du capital de l'usine de traitement Voyageur, que Suncor avait mise de côté pendant la récession, à la fin de 2008. Les travaux de construction de l'établissement devraient s'accélérer en 2011. Total renonce à construire sa propre usine de traitement près d'Edmonton.

Suncor confirme son idée d'inverser entre Sarnia et Montréal

Suncor - L'inversion du pipeline Montréal-Sarnia est davantage d'actualité

source web :http://www.ledevoir.com/economie/actualites-economiques/325506/suncor-l-inversion-du-pipeline-montreal-sarnia-est-davantage-d-actualite
La société albertaine Suncor estime que sa raffinerie québécoise est un actif important au sein de l'entreprise et compte sur une éventuelle inversion du pipeline Montréal-Sarnia, déjà inversé en 1999, pour en assurer le développement.

La fermeture de la raffinerie de Shell à Montréal-Est, dont le site a été converti en terminal, fait en sorte que celle de Suncor, autrefois propriété de Petro-Canada, est la seule toujours en activité sur l'île de Montréal. Environ 450 syndiqués et cadres y travaillent, de même que 300 ou 400 entrepreneurs.

«Cette raffinerie a très bien fait, les performances en matière de fiabilité et de sécurité ont été formidables, et nos gens sont extraordinaires, a dit le président de Suncor, Rick George, à l'issue d'une allocution devant le Cercle canadien de Montréal. Nous allons travailler à l'inversion de la ligne 9, cela étant crucial pour contribuer à améliorer la raffinerie au fil du temps.»

M. George n'est pas le premier représentant de Suncor à affirmer que la raffinerie va continuer à fonctionner malgré la fermeture de celle de Shell. Mais, pour la première fois, le verbe utilisé pour décrire le désir de faire inverser le flot du pipeline Montréal-Sarnia est au temps présent.

Présentement, le pétrole brut qui alimente la raffinerie de Suncor arrive par un pipeline en provenance de Portland, dans l'État du Maine. Shell se servait du même pipeline, ce qui fait que Suncor est maintenant la seule entreprise à payer la facture. Cela ne cause aucun problème, a déjà dit la société.

Mais Suncor, un gros joueur dans l'exploitation de sables bitumineux en Alberta, aimerait un jour faire couler son pétrole de l'Ouest vers l'Est. Un seul problème: le pipeline qui relie Sarnia, en Ontario, à Montréal coule en sens inverse depuis 12 ans. Propriété de la société albertaine Enbridge, il transporte du pétrole brut. Enbridge veut déjà inverser une section du pipeline en sol ontarien.

À peine évoqué, le projet d'inversion irrite déjà les milieux écologistes ontarien et québécois, qui voient d'un mauvais oeil l'augmentation possible du pétrole bitumineux dans ces régions du pays.

Il y a cinq ans, Petro-Canada a eu l'intention de lancer un projet d'investissement de 1,5 milliard portant sur la construction d'une unité de cokéfaction à la raffinerie. Il a été reporté, et l'acquisition de Petro-Canada par Suncor au prix de 17 milliards a été suivie de sa suspension pure et simple. (La cokéfaction permet d'utiliser les sous-produits du pétrole lourd pour produire de l'essence, entre autres.)

En février 2011, lors d'une conférence téléphonique portant sur les états financiers, M. George a carrément dit que ce projet ne se réaliserait pas à court terme. «Il n'y a pas de projet à l'heure actuelle. Ça va plutôt dépendre de notre capacité à inverser le flot de la ligne numéro 9. Et quand je dis "notre", je parle de l'industrie, pas juste de Suncor», avait-il dit.

Suncor au Québec : inversion en vue entre Sarnia Ontario et Portland Maine

Suncor: pas de retour en Libye tant que Kadhafi est au pouvoir

LA PRESSE CANADIENNE . les affaires.com . 14-06-2011 (modifié le 14-06-2011 à 17:13)

Tags : Énergie, Suncor Énergie

Suncor Énergie (TSX:SU) ne reprendra pas l'exploitation de ses installations en Libye tant que le dictateur Mouammar Kadhafi n'aura pas quitté le pouvoir, a indiqué mardi le grand patron du géant pétrolier albertain.


"Nous attendons de voir comment tout cela se résoudra", a déclaré Rick George à l'issue d'un discours prononcé à la tribune du Cercle canadien de Montréal.


M. George a précisé que l'entreprise pourrait annoncer dès le mois prochain une radiation partielle ou totale de la valeur de ses actifs libyens, dont elle a hérité lors de l'acquisition de Petro-Canada, en 2009.


Les activités de Suncor dans le pays d'Afrique du Nord sont interrompues depuis le début du soulèvement populaire, en février. Des troupes de l'OTAN, dont font partie des soldats canadiens, bombardent la Libye depuis le mois de mars. La mission doit se poursuivre au moins jusqu'à la fin septembre.


Suncor ne ressent toutefois pas les contrecoups de la révolte populaire en Syrie, dont la répression par les autorités a fait des centaines de morts. L'entreprise y extrait du gaz naturel depuis l'an dernier.


"La production en Syrie se poursuit comme d'habitude", a indiqué M. George.


Raffinerie de Montréal-Est


Le dirigeant a par ailleurs assuré mardi que la raffinerie de Suncor à Montréal-Est constituait "une partie très importante" de l'entreprise, tout en précisant que l'inversion du flot de l'oléoduc Montréal-Portland était "cruciale" pour pérenniser les installations.


Le projet, qui vise à faire traiter par la raffinerie montréalaise du pétrole issu des sables bitumineux albertains plutôt que du brut importé d'outre-mer, suscite de vives critiques.


L'avenir de la raffinerie suscite l'inquiétude depuis que Shell a fermé la sienne l'an dernier. Les deux usines partageaient les coûts d'entretien de l'oléoduc Montréal-Portland.


"Nous avons trouvé des solutions à cela, a commenté Rick George. Ce n'est pas un problème insurmontable."


Celui-ci s'est cependant montré préoccupé par la hausse importante des coûts de main-d'oeuvre qui se profile en Alberta.


"C'est un problème auquel nous ferons face à partir de 2012", a-t-il prédit.


Dans son discours, M. George a reconnu que les "préoccupations" à l'égard de l'impact environnemental de l'exploitation des sables bitumineux étaient "légitimes". Il a toutefois soutenu que Suncor effectuait des investissements importants pour réduire les effets négatifs de ses activités.


La compagnie dépensera notamment 1,2 milliard $ au cours des deux prochaines années afin de réduire la quantité de résidus découlant de la production de pétrole. Et depuis 1990, la quantité de dioxyde de carbone émise pour chaque baril de pétrole produit a diminué de 30 pour cent.


Suncor prévoit avoir investi 750 millions $, d'ici 2012, dans le développement de sources d'énergie renouvelable. L'entreprise rappelle néanmoins que selon les experts, le monde ne pourra pas se passer des hydrocarbures avant plusieurs décennies.


Et comme 80 pour cent des réserves restantes de brut dit "classique" appartiennent à des entreprises étatisées, souvent dans des pays politiquement instables, les sables pétrolifères "constituent une source d'énergie de plus en plus attrayante", a estimé Rick George.


L'industrie s'attend à ce que la production tirée des sables de l'Ouest canadien atteigne 3 millions de barils par jour en 2020, soit plus du double des 1,2 million de barils extraits en 2007.


Le pdg a enfin tenu à souligner que les transactions commerciales de Suncor avec les entreprises québécoises s'élevaient à 400 millions $ par année. La pétrolière compte plus de 500 employés dans la province.


L'action de Suncor a clôturé à 38,39 $ mardi, en hausse de 2,1 pour cent, à la Bourse de Toronto.


mardi 14 juin 2011

rapport de l'ONÉ sur Montréal Pipe-Lines-juin 2011


Stations de pompage de Montréal Pipe-Lines : des lacunes en cas de fuite



source web :http://www.cyberpresse.ca/la-voix-de-lest/actualites/en-region/201106/10/01-4408211-stations-de-pompage-de-montreal-pipe-lines-des-lacunes-en-cas-de-fuite.ph

Les stations de pompage de Montréal Pipe-Lines, dont... (photo Janick Marois)

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Les stations de pompage de Montréal Pipe-Lines, dont celle de Saint-Césaire (photo), n'ont pas de système pour empêcher du pétrole qui se déverse de migrer vers des cours d'eau, note l'Office national de l'énergie.

PHOTO JANICK MAROIS

Michel Laliberté

Michel Laliberté
La Voix de l'Est

(Dunham) Les stations de pompage de Montréal Pipe-Lines à Saint-Césaire et Highwater ne sont pas équipées de dispositifs de captation en cas de fuite de mazout. Les inspecteurs de l'Office national de l'énergie s'inquiètent de cette situation.

Dans un rapport d'inspection daté du 20 mai et dont La Voix de l'Est a obtenu copie, les ingénieurs de l'ONE signalent que la compagnie ne possède pas de moyens pour empêcher qu'un déversement de pétrole se propage à l'extérieur de ses sites. Si un bris se produisait à l'une ou l'autre des stations, écrivent-ils, aucun «moyen physique» n'existe pour prévenir que le pétrole déversé entre dans des cours d'eau situés à proximité ou qu'il contamine des terrains autour des installations de la compagnie.

Les inspecteurs notent dans leur rapport que des cours d'eau se trouvent dans le sens d'écoulement que suivrait le pétrole. Parmi ceux-ci, signalent-ils, il y a la rivière Sud-Ouest (tributaire de la rivière Yamaska) à Saint-Césaire et un ruisseau menant à la rivière Missisquoi qui traverse le Canton de Potton.

Rappelons que la Ville de Saint-Césaire possède également deux puits dans le secteur de la station de pompage. Ils servent de source d'eau potable pour la municipalité.

L'ONE exige que Montréal Pipe-Lines prépare un plan tenant compte des risques de migration de tout produit vers des cours d'eau situés près des deux stations de pompage. L'entreprise doit soumettre ce plan à l'ONE avant le 31 août prochain.

L'inspection a également permis de constater que Montréal Pipe-Lines n'analysait pas l'eau qui entre en contact avec ses équipements à ses deux stations de pompage avant de l'envoyer dans l'environnement. L'entreprise devra effectuer ces tests et faire parvenir les résultats à l'ONE. Elle devra par ailleurs lui envoyer ses tests de bruit.

Surpris

Jean Binette s'est dit agréablement surpris du travail de l'ONE. Le président du comité d'environnement de Dunham ne s'attendait pas à ce que les ingénieurs de l'organisme critiquent autant Montréal Pipe-Lines. «Je m'attendais à moins que ça. Ça me rassure un peu», a-t-il dit hier après-midi.

Les inspecteurs ont répondu à presque toutes les questions que les maires de Saint-Césaire et du Canton de Potton et les représentants du comité ont posées lorsqu'ils les ont rencontrés le 5 mai, au lendemain de l'inspection. M. Binette s'est également dit surpris de la rapidité de l'ONE à rendre son rapport disponible. «À force de pousser, on finit par obtenir des choses. On a fait un pas en avant.»

Le comité d'environnement de Dunham relancera l'ONE d'ici peu. M. Binette souhaite que les inspecteurs fédéraux passent au peigne fin les rapports d'entretien de Montréal Pipe-Lines.

C'est à la demande des maires de la région et du comité d'environnement de Dunham que l'ONE a procédé à l'inspection des installations de Montréal Pipe-Lines. «Après, on veut les rencontrer à nouveau. On a d'autres questions», a dit M. Binette.

Notons que Montréal Pipe-Lines a refusé qu'un ingénieur mandaté par le comité de citoyens accompagne les inspecteurs de l'ONE lors de leur visite des deux stations de pompage.

Aucun dirigeant de Montréal Pipe-Lines ne nous a rappelés hier.

Opposants

L'absence de systèmes pour capter du pétrole qui fuit des oléoducs de Montréal Pipe-Lines est l'un des principaux arguments des personnes qui s'opposent au projet de l'entreprise de renverser le sens d'écoulement du mazout. Au lieu d'importer du pétrole brut de Portland au Maine vers Montréal, Montréal Pipe-Lines souhaite exporter du pétrole des sables bitumineux vers les États-Unis, en passant par Montréal, la Montérégie, les Cantons-de-l'Est et le Maine. Les opposants estiment que l'oléoduc qui serait utilisé est vétuste et ne résisterait pas à la pression exercée par le renversement de flux.

La station de pompage que Montréal Pipe-Lines veut construire à Dunham pour renverser le sens d'écoulement serait équipée d'un bassin de captation de pétrole en cas d'accident. Ce projet fait l'objet d'une contestation juridique. L'entreprise avait obtenu l'autorisation de la Commission de protection du territoire agricole d'utiliser un terrain agricole pour y construire la station. La décision a cependant été renversée par le Tribunal administratif du Québec puisque Montréal Pipe-Lines n'a pas fait la démonstration qu'aucun autre terrain hors de la zone agricole ne pourrait accueillir la station. Cette décision a depuis été portée en appel devant la Cour du Québec.


mercredi 1 juin 2011

Pierre Arcand s'inquiète pour l'oléoduc Montréal-Portland

Station de pompage de montréal pipe-Lines : Arcand inquiet de l'âge de l'oléoduc

L'âge de l'oléoduc que Montréal Pipe-Lines veut utiliser... (photo archives La Presse canadienne)

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L'âge de l'oléoduc que Montréal Pipe-Lines veut utiliser pour exporter du pétrole des sables bitumineux vers Portland au Maine inquiète le ministre de l'Environnement du Québec, Pierre Arcand. Aussi, son ministère évalue-t-il les moyens disponibles pour valider la sécurité de cet équipement construit dans les années 1950.

PHOTO ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Michel Laliberté

Michel Laliberté
La Voix de l'Est

(Dunham) L'âge de l'oléoduc que Montréal Pipe-Lines veut utiliser pour exporter du pétrole des sables bitumineux vers Portland au Maine inquiète le ministre de l'Environnement du Québec, Pierre Arcand. Aussi, son ministère évalue-t-il les moyens disponibles pour valider la sécurité de cet équipement construit dans les années 1950.

Les fonctionnaires du ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs «étudient les avenues possibles», a indiqué l'attachée de presse de M. Arcand, Sarah Shirley. «On veut rassurer la population. Le ministre veut travailler avec les gens pour répondre à leurs préoccupations,» a-t-elle dit hier après-midi.

Mme Shirley n'a pas voulu préciser les moyens envisagés par le MDDEP, estimant qu'il serait prématuré de le faire avant que le travail ne soit effectué. Elle a cependant confirmé que le ministre Arcand participera la semaine prochaine à une rencontre fédérale-provinciale des ministres de l'Environnement. Le ministre fédéral Peter Kent y sera présent. Mme Shirley ignorait si son patron avait une rencontre prévue avec son homologue d'Ottawa sur ce projet précis.

Les maires des municipalités où passe l'oléoduc de Montréal Pipe-Lines ont hâte à cette rencontre. Quatre d'entre eux, les maires de Saint-Césaire, Dunham, Sutton et Potton, ont pu faire part de leurs inquiétudes au ministre Arcand au début du mois de mai. Jean-Guy Demers est sorti emballé de cette rencontre. «Il était très à l'écoute», a indiqué le maire de Dunham. «Il a osé dire qu'il n'était pas au courant de tout et qu'il allait tenter d'obtenir des réponses. J'ai bien aimé ce que j'ai entendu.»

Le ministre Arcand tentera d'aborder le sujet avec M. Kent pour trouver la meilleure façon d'agir dans ce dossier, a dit le maire de Sutton, Pierre Pelland. «Le ministre (Arcand) n'a pas tenté de se défiler devant nous en nous disant que c'était un dossier pour le fédéral. Je crois qu'il veut vraiment faire quelque chose.»

BAPE ou comité mixte

Parmi les options étudiées pour évaluer le projet de la station de pompage que Montréal Pipe-Lines veut construire à Dunham, on retrouve le recours au Bureau d'audience publique en environnement, selon Pierre Paradis. Le député de Brome-Missisquoi, qui était également présent lors du récent passage de M. Arcand à l'auberge West Brome, croit qu'une évaluation de l'oléoduc est incontournable. Reste à savoir comment elle se fera et qui s'en occupera, a-t-il ajouté.

Tous les détails dans notre édition de jeudi

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Bulletin du CEDunham de mai 2011

Comité pour l'environnement de Dunham CEDunham

Bulletin #15


Le 25 mai 2011



  1. Appel de la compagnie Pipe-line Montréal ltée:

Le 8 avril dernier, la Juge de la Cour du Québec, Danielle Côté, a accepté l’appel, demandé par PLML, de la décision du Tribunal administratif du Québec. Nous attendons de connaître la date où les deux partis devront défendre leur position devant un(e) juge de la Cour du Québec. Nous vous tiendrons au courant de cette date, car le CEDunham continuera d’appuyer le citoyen Stéphane Durand versus PLML.


  1. Rencontre avec l’Office national de l’énergie

Suite à l’échange de lettres entre le CEDunham et l’Office national de l’énergie des représentants de l’ONÉ ont accepté de rencontrer des membres du CEDunham et les maires des villes de St-Césaire et du Canton de Potton. Cette réunion s’est tenue à Granby le 5 mai dernier, après que les représentants de l’ONÉ aient effectué une inspection des stations de pompage de Highwater et de St-Césaire.


Dès le début de la réunion, l’ONÉ nous indique qu’un rapport officiel sera disponible dans deux ou trois semaines, car le rapport doit être présenté d’abord à la direction de l’ONÉ. Cette démarche fait partie du protocole d’opération de l’ONÉ. L’objectif des inspections de l’ONÉ est de vérifier la conformité des installations au point de vue de l’environnement, de la sécurité et de l’intégrité des équipements.


Lors de cette réunion, seulement des indications générales furent transmises et selon l’ONÉ, rien ne semble être en contravention avec les règlements de l’ONÉ. Cependant, à la question du CEDunham : «Les stations de pompage sont-elles soumises aux règlements de 1950 ou les règlements d’aujourd’hui ? » l’ONÉ nous répond que les règles de 1950 s’appliquent.


Jean-Pierre Gravel a produit des photographies des transformateurs de la station électrique de la station de pompage de Highwater qui démontrent que de l’huile de ces transformateurs fuit, car des taches sont visibles au pied de chacun des transformateurs. Le représentant de l’ONÉ qui s’occupe de la protection de l’environnement a semblé très surpris et a admis qu’il n’avait pas vu cette situation, prétextant qu’il pleuvait lors de leur visite. Il nous a assuré qu’il ferait une vérification auprès de PLML et qu’il s’informerait pour savoir si l’huile des transformateurs contient du BPC, étant donné que ces transformateurs datent des années 50 et 60.


Le CEDunham a fait une demande pour obtenir le rapport de l’ONÉ lorsqu’il sera disponible.


  1. Rencontre avec le ministre Pierre Arcand et du député Pierre Paradis

Le 13 mai dernier, le CEDunham, les maires du Canton de Potton, de Sutton, de Dunham et de St-Césaire ont rencontré le ministre du MDDEP ainsi que le député de Brome-Missisquoi, Pierre Paradis. Au cours de cette rencontre d’une durée de 90 minutes, le ministre Pierre Arcand a écouté les représentants de CEDunham ainsi que les quatre maires. Nous, du CEDunham croyons que le ministre Pierre Arcand et le député de Brome-Missisquoi ont écouté attentivement nos craintes à l’égard du pipeline existant et du projet d’inversion projeté par PLML. Le CEDunham a suggéré de se servir de l’entente Québec-Canada sur l’environnement pour commander une étude d’impact environnementale conjointe comme nous croyons qu’il est possible de faire dans ce dossier.


Le ministre a clairement signifié ses inquiétudes et il a mentionné que le gouvernement du Québec devrait s’occuper de ce dossier. Néanmoins, il n’a pas souscrit à notre suggestion de mettre en œuvre un BAPE.


  1. Dépôt des pétitions :

Le 17 mai dernier, ont été déposées à l’Assemblée nationale, trois pétitions qui contenaient 2759 signataires pour la pétition de Dunham, 490 pour la pétition de Sutton et 160 pour la pétition de la Coalition du Corridor de l'Oléoduc Montréal-Portland. Ces 160 signatures ont été recueillies après le dépôt principal de la pétition de la Coalition à l'Assemblée nationale, il y a plusieurs mois. Ce sont donc 3409 signatures que nous avons recueillies et déposées à l’Assemblée nationale. Le CEDunham tient à remercier tous les bénévoles qui ont participé à ce succès.


Lors du dépôt des pétitions, quatre membres du CEDunham étaient présents dans la Tribune de l’Assemblée nationale (Guy Durand, Laurent Busseau, Jean-Pierre Gravel et Jean Binette). Les pétitions ont été déposées par trois députés du Parti Québécois, soient Mme Martine Ouellet, députée de Vachon, M. Bertrand St-Arnaud, député de Chambly et Mme Monique Richard, députée de Marguerite d’Youville.


Les pétitions ont été déférées à la Commission Transport et Environnement sur laquelle siège madame Martine Ouellet, députée de Vachon. La suite sera déterminée après une rencontre des membres de cette commission. Nous ferons une demande pour qu’un ou plusieurs représentants du CEDunham participent à cette commission.


  1. Demande de désactivation du pipeline de 18 po par PLML

Selon toute vraisemblance, à ce jour, PLML n’a pas commencé les travaux de désactivation du pipeline de 18 po contrairement aux dates mentionnées dans leur demande auprès de l’ONÉ. Est-ce un retard « planifié »? Nous suivrons l’évolution de ce dossier.


Jean Binette, président du CEDunham

jeanbinette@gmail.com