jeudi 10 novembre 2011

Keystone XL : un projet retardé aux États-Unis

Projet Keystone XL : l'étude d'un nouveau tracé retardera d'un an la décision américaine

Source web http://www.radio-canada.ca/regions/alberta/2011/11/10/002-projet-pipeline-keystone-xl-report.shtml



Tuyaux de pipeline

L'administration américaine étudiera un nouveau tracé pour le projet Keystone XL, repoussant une décision sur l'oléoduc au début de 2013.

Le département d'État américain a confirmé cette information qui circulait depuis jeudi matin dans plusieurs médias américains.

L'administration américaine évaluera donc une proposition pour rediriger le tracé du pipeline de plus de 3000 km hors de la région écologiquement sensible de l'État du Nebraska. Cette évaluation pourrait prendre jusqu'à 18 mois, ce qui retardera la décision du gouvernement américain au début de 2013.

TransCanada accepte de revoir son tracé

TransCanada a affirmé avoir eu des discussions avec le département d'État américain sur l'annonce d'une nouvelle évaluation de son projet de pipeline. Elle se dit prête à revoir son tracé, principalement dans la région de Sandhills au Nebraska.

Le président de TransCanada, Russ Girling, a rappelé que la décision du département d'État d'évaluer un nouveau tracé pourrait avoir des ramifications négatives potentielles, spécialement pour les producteurs de pétrole et les raffineries américaines.

« Le ravitaillement du pétrole brut lourd du Venezuela et du Mexique vers les raffineries américaines prendra fin bientôt. Si le projet Keystone XL continue d'être constamment retardé, ces raffineries pourraient revoir leur façon de s'approvisionner en pétrole. » — Russ Girling, président de TransCanada

« Les producteurs de sables bitumineux font face au même dilemme, c'est-à-dire qu'ils cherchent comment faire parvenir le pétrole brut vers la côte du golfe du Mexique », explique M. Girling dans un communiqué publié jeudi.

TransCanada affirme qu'elle entamera des discussions au cours des prochains jours avec des représentants du gouvernement américain afin de définir les prochaines étapes en vue de présenter un nouveau tracé.

Le gouvernement canadien déçu de la décision de l'administration américaine.

Par l'entremise de son porte-parole Andrew MacDougall, le premier ministre s'est dit déçu du choix de retarder une décision sur le projet d'oléoduc.

Stephen Harper affirme que son gouvernement continuera de travailler à promouvoir les sables bitumineux et qu'il garde espoir que le projet Keystone XL sera approuvé par les États-Unis.

Au-delà de la nouvelle étude, Barack Obama ne garantit rien

Dans un communiqué, le président Barack Obama a déclaré appuyer l'annonce du département d'État sur la nécessité d'une nouvelle évaluation sur le projet de pipeline. Selon lui, une décision sur le permis de construction pourrait affecter la santé et la sécurité des Américains ainsi que l'environnement.

Il a ajouté qu'en raison des nombreuses préoccupations de la population, le gouvernement doit s'assurer que le projet de pipeline est sécuritaire et que les impacts de la construction du conduit sont pris en compte avant de rendre une décision.

M. Obama affirme également qu'une décision de son gouvernement doit être guidée par une étude transparente basée sur des données scientifiques et les préoccupations de la population.

Le président américain a signalé qu'il souhaitait renforcer de façon responsable la sécurité énergétique du pays tout en développant une économie basée sur les énergies propres.

Déception aussi chez TransCanada

La pétrolière TransCanada travaillait depuis 2008 à convaincre le gouvernement américain d'approuver son projet de pipeline Keystone XL, évalué à sept milliards de dollars, qui transporterait du pétrole brut de l'Alberta vers le golfe du Mexique.

Les partisans au projet affirment que la construction du pipeline créera des milliers d'emplois des deux côtés de la frontière et qu'il réduirait la dépendance des États-Unis face aux marchés pétroliers du Moyen-Orient.

Les opposants au pipeline craignent que l'oléoduc provoque d'importants problèmes environnementaux en cas de fuite.

L'État du Nebraska, vivement opposé au projet, demandait depuis quelque temps à TransCanada de changer le tracé de son pipeline pour qu'il évite de passer à travers l'aquifère Ogalla dans la région de Sandhills, qui alimente une grande partie des terres agricoles du centre des États-Unis.

L'inspecteur général du département d'État américain a accepté plus tôt cette semaine d'examiner l'étude d'impact environnemental du projet d'oléoduc Keystone XL réalisée pour l'administration américaine.

Une décision du gouvernement américain devait être initialement rendue d'ici la fin de 2011.


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