lundi 2 août 2010

Le pétrolier BP va-t-il condamner son puit en Louisiane

Publié le 02 août 2010 à 12h06 | Mis à jour à 19h17

source web :http://www.cyberpresse.ca/international/dossiers/maree-noire-aux-etats-unis/201008/02/01-4303183-bp-cimentera-le-puits-mardi.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_aujourdhui-sur-cyberpresse_267_article_ECRAN1POS1

BP cimentera le puits mardi

«Nous allons rester là et faire le boulot... (Photo: Reuters)

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«Nous allons rester là et faire le boulot juqu'au bout», a déclaré le directeur d'exploitation de BP, Doug Suttles (à droite), ici à bord du bateau d'écumage Swamp Queen III.

PHOTO: REUTERS

Matt Davis
Agence France-Presse
La Nouvelle-Orléans

L'opération du groupe pétrolier BP pour cimenter le puits à l'origine de la pire marée noire aux Etats-Unis et ainsi définitivement tourner la page de la catastrophe commencera mardi, a annoncé lundi un responsable, après 104 jours d'incertitudes et de frustration.

«Aujourd'hui (lundi), nous allons effectuer les tests d'injection, nous allons évaluer les résultats, et faire les ajustements nécessaires», a dit le vice-président de BP Kent Wells au sujet de cette intervention baptisée «static kill».

«Puis nous effectuerons le "static kill", cela prendra peut-être toute la journée de demain. Cela pourrait se poursuivre mercredi», a-t-il ajouté.

L'opération consiste à injecter des liquides et des matières solides puis à cimenter le puits endommagé par l'explosion et le naufrage de la plateforme Deepwater Horizon fin avril.

Si l'initiative est un succès, les équipes du groupe pétrolier britannique BP scelleront enfin le puits, qui ne fuit plus depuis mi-juillet grâce à la pose d'un entonnoir mais n'a pas encore été condamné de façon permanente.

La procédure n'a toutefois jamais été testée et une initiative similaire avait échoué fin mai.

En tout, quelque 4,9 millions de barils, soit 780 millions de litres de brut et de gaz, se sont échappés du puits endommagé, dont 800 000 barils (127 millions de litres) ont été récupérés, a indiqué lundi Washington.

C'est près de 20 fois le volume qui s'était déversé dans les eaux d'Alaska en 1989, lors du naufrage du pétrolier Exxon Valdez, considéré jusqu'à cette année comme la pire marée noire de l'histoire des Etats-Unis.

Et les Américains demeurent préoccupés par les conséquences écologiques à long terme de la catastrophe, en particulier après la publication samedi par le Congrès de documents portant sur le recours aux dispersants.

Edward Markey, président démocrate d'une sous-commission sur l'Environnement à la Chambre des représentants, a dénoncé lundi sur CNN le fait que ces produits chimiques aient été utilisés en quantité plus importante qu'autorisé et «quasiment quotidiennement» alors que les autorités recommandaient un usage limité.

«Nous devons donc surveiller attentivement la "soupe toxique" sous-marine que l'injection des ces produits chimiques dans un matériau déjà toxique, le pétrole, a provoquée», a souligné M. Markey.

Selon BP et les autorités américaines, près de 7 millions de litres de ces dispersants ont été utilisés, mais M. Markey estime que ces chiffres doivent être «remis en question».

Mais les autorités fédérales s'efforcent de désamorcer la polémique.

Dimanche, l'amiral Thad Allen, chargé de la lutte contre la marée noire par le gouvernement américain, avait assuré que les «dispersants n'ont été utilisés que quand ils étaient nécessaires» et sur ordre des autorités américaines et non de BP.

Et selon l'Agence américaine de protection de l'environnement, le mélange chimique de dispersants et de pétrole n'est pas plus toxique que l'or noir lui-même, contrairement à ce que beaucoup ont craint.

Après avoir mené des tests sur les huit sortes de dispersants utilisés dans le Golfe, l'Agence a indiqué lundi que ce mélange ne s'était avéré «généralement pas plus toxique pour les espèces (animales) testées que le pétrole lui-même».

Les habitants des régions touchées - et en particulier les pêcheurs -, craignent par ailleurs que la fin de la crise ne provoque un départ massif des responsables présents sur place.

Les équipes chargées de lutter contre la pollution ont en effet déjà commencé à retirer une partie des barrages anti-pétrole, les navires recueillant le brut en surface ayant rapporté n'avoir plus grand chose à ramasser.

«Nous allons rester là et faire le boulot juqu'au bout», a affirmé dimanche le directeur d'exploitation de BP, Doug Suttles depuis Venice en Louisiane.

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