lundi 16 août 2010

Dunham : la contestation grandit contre le pipeline

Des citoyens dénoncent un projet de pipeline


Publié: 15 août 2010 20:59
Mis à jour: 15 août 2010 21:01
DUNHAM, Que. - Un groupe d'écologistes qui s'objectent à un projet de modification d'un pipeline qui traverse une bucolique zone rurale du Québec ont installé un campement pour démontrer leur opposition.

Dimanche, environ 100 manifestants ont participé à un rassemblement près de Dunham, dans la région de la Montérégie. Ils souhaitaient faire entendre leur désaccord avec un projet de l'entreprise pétrolière albertaine Enbridge qui transporterait 200 000 barils de brut de l'Alberta jusqu'à Portland, dans l'État du Maine.

Le projet, appelé Trailbreaker, ferait en sorte que le flux du pipeline reliant Montréal à Portland soit inversé afin de faire parvenir vers le Québec le pétrole issu de l'exploitation des sables bitumineux en Alberta. Ce renversement nécessiterait la construction d'une station de pompage, qui serait érigée à Dunham.

Les résidants des municipalités bordant le pipeline contestent le projet qui, selon eux, n'est pas sécuritaire, ni souhaitable. La ville de Dunham, située 85 kilomètres au sud-est de Montréal, est entourée de vergers, de vignobles et de collines luxuriantes.

Le rassemblement de dimanche fait partie du Camp d'action climatique, constitué de deux semaines d'activités censées souligner l'opposition locale à ce projet et mettre en lumière les alternatives à l'exploitation des hydrocarbures albertains.

Les organisateurs de l'événement espèrent que les 15 jours de projections de films, de formations en désobéissance civile et d'observation ornithologique attireront environ 1000 visiteurs au campement installé avec l'appui des politiciens municipaux.

Selon un activiste de l'organisation écologiste Climate Action Montréal, Cameron Fenton, le groupe ne s'oppose pas seulement à l'initiative spécifique de Enbridge, mais aussi à l'ensemble de l'industrie de sables bitumineux.

«J'ai grandi en Alberta avant de déménager à Montréal et j'ai vu ce que (les sables bitumineux ont) fait. J'ai vu les conséquences sociales, la dévastation environnementale», a-t-il indiqué.

«C'est le projet le plus coûteux et le plus destructeur de l'écologie. C'est la perpétuation de l'économie basée sur les combustibles fossiles, que l'on sait insoutenable depuis plusieurs années».

Un des organisateurs du rassemblement, Pierre-Olivier Parent, a soutenu que la station de pompage de Dunham devrait augmenter la pression dans un tuyau vieux d'une soixantaine d'années, ce qui augmenterait les risques d'incidents. Il rappelle que le projet est piloté par la compagnie Enbridge, impliquée dans plusieurs incidents, dont la fuite dans la rivière Kalamazoo au Michigan, à la fin du mois de juillet.

Les représentants d'Enbridge n'ont pas pu être rejoints pour commenter la situation pendant la fin de semaine.

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