lundi 21 septembre 2009

réunion de crise à Coussoul de Crau en France

Fuite du pipeline SPSE en plaine de Crau :

Réunion de crise du Conseil Scientifique de la Réserve naturelle nationale des Coussouls de Crau.

- Communiqué de presse, lundi 21 septembre 2009 -

Le conseil scientifique de la Réserve naturelle nationale des Coussouls de Crau a été créé par arrêté préfectoral en date

du 18 mars 2008. Il est chargé d’assister les gestionnaires de la Réserve Naturelle et peut être sollicité sur toutes

questions à caractère scientifique et technique susceptible de concerner le territoire de la Réserve Naturelle et de ses

abords. C’est dans ce cadre, que les dix experts titulaires et indépendants qui le composent se sont réunis le vendredi

11 septembre 2009 à Saint-Martin de Crau suite à la fuite d’hydrocarbures du pipeline géré par la société SPSE. Cette

réunion s’est poursuivie l’après midi par une visite du site du chantier de dépollution en présence d’un officier de

police judiciaire.

A l’unanimité, les membres du conseil scientifique soulignent la gravité de l’accident occasionnant la perte

irrémédiable d’au moins cinq hectares de végétation de type steppique (les Coussouls), fragilisant de plus l’ensemble

de l’écosystème de la plaine de la Crau. Celui-ci a en effet été façonné par plusieurs milliers d’années de pâturage

ovin itinérant, conjugué à l’action du climat méditerranéen et à la présence d’un substrat très particulier, pauvre et peu

profond. La conjonction de ces facteurs a permis la création d’un espace naturel unique au monde dont la végétation

est reconnue depuis plus de cinquante ans comme une des plus riches de Provence abritant plusieurs espèces

endémiques (inféodées à ce lieu) animales et végétales, ou présentant leurs plus fortes populations en France. Ainsi ce

ne sont pas simplement quelques hectares de steppe qui disparaissent mais un patrimoine biologique qui témoignait de

6000 ans d’histoire !


Dans l’état actuel des connaissances scientifiques, les dégâts occasionnés par la fuite d’hydrocarbures du pipeline

SPSE le 07 août 2009 ne peuvent être réparés par des opérations d’ingénierie écologique. De plus, lors de leur visite

sur le terrain, les membres du Conseil Scientifique ont pu constater que la mise en place du chantier de dépollution a

engendré de nouvelles atteintes irréversibles (terrassements, dépôts de matériaux, émissions de poussières polluées,

etc.), qui ont accru de manière significative la dégradation de cet écosystème exceptionnel. Ont pu être également

constatées les incertitudes de la société SPSE quant à l’étendue de la pollution du sous-sol et donc des conséquences

sur la configuration du site en fin de chantier (profondeur des excavations notamment estimée entre 40 cm à plusieurs

mètres !). Enfin, l’étendue de la pollution de la nappe phréatique et des chaînes alimentaires reste encore non

évaluable actuellement.

Les membres du conseil scientifique demandent l’application du principe de précaution par une interdiction de la

pratique du pâturage, de la cueillette des champignons et de la chasse dans un espace le plus grand possible autour du

chantier de dépollution, dans l’attente des résultats d’analyses de la contamination potentielle de la faune et de la

flore. Les membres du conseil scientifique demandent enfin à être associés au plus près des futures décisions

concernant la conduite du chantier, du devenir de la zone décaissée des 5 hectares submergés par la nappe

d’hydrocarbures et de l’environnement alentour dégradé par le chantier de dépollution. Ils ont émis un certain nombre

de préconisations sur le terrain pour atténuer les impacts du chantier qu’ils souhaitent voir être mises en application

par la société SPSE dans les meilleurs délais pour protéger la végétation et sa faune ainsi qu’un site d’occupation

Néolithique. Un compte-rendu plus détaillé suivra.

Membres nommés du Conseil Scientifique de la Réserve Naturelle Nationale Coussouls de Crau (Arrêté préfectoral

du 18 mars 2008) signataires du communiqué :

Dr. Brigitte Talon, Maître de Conférences, Université Paul Cézanne, UMR CNRS IRD IMEP.

Dr. Elise Buisson, Maître de Conférences, Université d’Avignon, UMR CNRS IRD IMEP.

Dr. Françoise Ponce-Boutin, Ingénieur de recherche, ONCFS.

Dr. Frédéric Guiter, Maître de Conférences, UMR CNRS IRD IMEP.

Dr. Gaëtan Congès, Ingénieur de Recherche, DRAC.

Dr. Gilles Cheylan, Directeur du MHN, Aix-en-Provence.

Dr. Laurent Garde, Chargé de Missions, CERPAM.

Dr. Philippe Ponel, Chargé de Recherches CNRS, UMR CNRS IRD IMEP.

Dr. Pierre Delattre, Chercheur, INRA-CBGP.

Dr. Thierry Dutoit, Professeur, Université d’Avignon, Directeur-Adjoint, UMR CNRS IRD IMEP. (Président).

M. Guy Durand, Ingénieur écologue.

M. Otello Badan, Garde de la Réserve Naturelle de Camargue.

Contacts : Dr. Thierry Dutoit, Président du Conseil Scientifique (04.90.84.38.29 – 06.82.20.64.31)

mercredi 9 septembre 2009


Pollution de Crau : la nappe phréatique serait touchée

Le 08 septembre 2009
* Mots clés :
Pipeline-oleoduc
© DR

La pollution de la réserve naturelle de Crau (Bouches-du-Rhône) survenue suite à la rupture d’un oléoduc le 7 août dernier est plus importante que prévue, a annoncé lundi la Société du pipeline sud-européen (SPSE). Une mauvaise nouvelle qui s’ajoute à l’inquiétude des associations quant aux impacts sur l’environnement du chantier de dépollution en cours

La nappe phréatique de la plaine de Crau située à environ 10 mètres de profondeur, aurait bien été touchée par la pollution causée par le déversement de 4.000 mètres cubes d’hydrocarbures. La SPSE, dont Total et Exxon sont les actionnaires majoritaires, indique dans un communiqué du 7 septembre que «des traces en hydrocarbures sur certains piézomètres [des outils de mesure installés autour du site afin de contrôler l’état de la nappe phréatique] ont été relevées». La secrétaire d'Etat à l’écologie, Chantal Jouanno, qui s’était rendue sur les lieux de la catastrophe le 7 août, avait pourtant estimé «extrêmement faible» le risque de pollution de la nappe et écarté tout risque sanitaire lié à la consommation d'eau (1).

«Les piézomètres installés en périphérie direct du site, restent très éloignés des points de captage d’eau», souligne Laure Carougeau, responsable de communication de la SPSE. La société précise d’ailleurs que les analyses effectuées sur les puits et captages d’eau potable ne révèlent aucun signe de pollution. Un nouveau piézomètre sera installé en amont de la nappe afin de déterminer la part de la pollution imputable à la fuite de l’oléoduc. Les résultats devraient être connus en fin de semaine. Par ailleurs, un protocole de traitement de la nappe, en cas de pollution avérée, est en cours de validation.

Service émetteur : Service Communication – Isabelle Borvo

Tél. / Fax: 04 90 47 98 43

E-mail : webmaster@ville-saint-martin-de-crau.fr – communication@ville-saint-martin-de-crau.fr

Saint-Martin-de-Crau le 19 octobre 2009

COMMUNIQUE DE PRESSE

Chronologie d'une catastrophe

La rupture du pipeline de la société SPSE a eu lieu le 7 août 2009 à 7h32 sur la

commune de Saint Martin de Crau, entre les bergeries de Termes Blanc et de la Brune

d’Arles, sur le territoire de la Réserve Naturelle des Coussouls de Crau. Ce sont près de

5 ha de Crau qui sont ainsi polluées au pétrole brut.

Chronologie :

7h32

- Chute de pression constatée en salle de contrôle

- Arrêt automatique du pipeline

7h35

- Appel d’un Gardien de la Réserve Naturelle du Coussouls de Crau pour

déclaration de la fuite

- Préparation de la mise en œuvre du vide-vite

7h50

- Appel de l’Astreinte Sécurité Déclenchement immédiat du Plan de

Surveillance et d'Intervention (PSI)

8h00

- Départ du personnel SPSE pour déterminer la zone de fuite

- Démarrage du procédé de « retro-pompage » appelé vide-vite

8h10

- Arrivée du personnel SPSE. Détermination du Point Kilométrique (PK)

concerné : PK 7,8