samedi 25 juillet 2009

Raffinerie: une réalité différente d'un océan à l'autre

sources : Radio-canada
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Economie-Affaires/2009/07/25/002-Petrole-ouest-est.shtml
Même si le Canada est un pays riche en ressources pétrolifères, ce ne sont pas toutes les régions du pays qui en profitent.
En effet, l'or noir de l'ouest du pays, surtout de l'Alberta, alimente principalement les raffineries américaines, en raison du manque de pipelines vers l'est du Canada.
Cette situation entraîne des temps très difficiles pour les raffineries dans l'est du pays. Par exemple, Irving a abandonné son projet de raffinerie à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick, et Shell est en train de remettre en question l'avenir de sa raffinerie de l'est de Montréal.
Les choses sont totalement différentes dans l'ouest du pays, où le pétrole brut coule à flot vers les États-Unis. Actuellement, il y a trois projets de pipeline à l'étude pour transporter le brut canadien vers des raffineries de différents États américains.
Une étude commandée par un syndicat affirme que le seul projet Keystone, qui relierait l'Alberta à l'Oklahoma, priverait le Canada de 18 000 emplois.
« Ce qu'on voit, c'est qu'il y a un délaissement de l'est canadien au profit des États-Unis », déplore Jean-Claude Rocheleau, président du syndicat des employés de la raffinerie Shell de Montréal-Est.
Selon Normand Mousseau, professeur au Département de physique de l'Université de Montréal, les travailleurs de l'est ont raison d'être inquiets. « Dans l'est du pays, on va être réduit à acheter notre essence [...] Dans l'ouest, on va vendre du pétrole brut qui va être converti, raffiné ailleurs. »
Des solutions
Les travailleurs des raffineries de l'est du Canada avancent des solutions. Ils proposent entre autres que le pipeline Montréal-Sarnia achemine du pétrole brut vers l'est du pays, plutôt que d'envoyer du pétrole raffiné vers l'ouest.
Un autre désavantage qui touche l'est du pays : le Québec et les provinces de l'Atlantique importent leur pétrole à 90 % de pays comme l'Arabie saoudite, l'Algérie et l'Irak, se retrouvant ainsi exposés à l'instabilité des marchés internationaux.
Les travailleurs militent donc en faveur de la mise en place d'une politique nationale de l'énergie et une intervention d'Ottawa. « Le Canada est le seul pays producteur d'énergie qui n'a pas de politique énergétique. Ça nous nuit, parce qu'on n'est pas en contrôle des puits [...] de la production [...] de la transformation. On est soumis aux lois du marché », poursuit le professeur Mousseau.
Dans un contexte de libre marché, les raffineries de l'est du pays peinent à soutenir la concurrence. Les raffineries des États-Unis ont une capacité de deux à trois fois supérieure à celles du Canada.
D'après un reportage de Martin Labrosse
audio-vidéo
Martin Labrosse expose les faits.

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