mardi 22 décembre 2009

Inquiétude à St Césaire sur le projet de Pipe-lines Montréal

Le_pipeline_PortlandMontreal_passe_par_plusieurs_villes_de_la_region_et_traverse_la_riviere_Richelieu_entre_SaintMathias_et_SaintBasileleGrand
Le pipeline Portland-Montréal passe par plusieurs villes de la région et traverse la rivière Richelieu, entre Saint-Mathias et Saint-Basile-le-Grand.
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Plusieurs élus ont répondu à l'invitation du député de Brôme-Missisquoi, dont le maire de Saint-Césaire, Serge Gendron, et celui de Saint-Basile-le-Grand, Bernard Gagnon, de même que les députés Robert Vincent (BQ), Yves Lessard (BQ), et Marie Bouillé (PQ).Photo: Bureau d'Yves Lessard

Le projet de renversement de débit du pipeline Portland-Montréal suscite de l'inquiétude

Députés et élus municipaux demandent à Québec d'ordonner des audiences publiques

Carole Pronovost

Le Journal de Chambly - 22 décembre 2009

Actualité > Environnement

La compagnie Montréal Pipe-Lines projette de changer la direction dans laquelle le pétrole brut circule dans une des conduites de son oléoduc qui relie Montréal et Portland au Maine. Le but poursuivi par l'entreprise serait de permettre l'acheminement vers les États-Unis de pétrole en provenance de l'Alberta. Toutefois, la plupart des intervenants admettent en connaître bien peu sur le projet, Montréal Pipe-Lines n'ayant jamais eu à s'expliquer sur la nature de son projet. Les députés, tant à Québec qu'à Ottawa, et les élus municipaux sensibilisés à ce dossier sont inquiets et demandent à la ministre de l'Environnement, Lyne Beauchamp, de tenir des audiences publiques.

«Le principe de précaution doit s’appliquer dans l’utilisation du pipeline Montréal-Portland. Nous ne pouvons nous permettre qu’un accident vienne polluer notre environnement », affirme Christian Ouellet, député de la circonscription fédérale de Brome-Missisquoi et instigateur de la Coalition des élus du corridor de l’oléoduc Montréal-Portland.

Le député avait convoqué une rencontre des élus des municipalités où passe l'oléoduc le 17 décembre et les participants, dont le maire de Saint-Césaire, Serge Gendron, se sont entendus pour demander à la ministre Lyne Beauchamp d'exiger la tenue d'audiences publiques du Bureau des audiences publiques sur l'environnement BAPE.

Bien que l'oléoduc soit de juridiction du gouvernement canadien, les députés d'Iberville (Québec) et de Chambly-Borduas (Ottawa), Marie Bouillé et Yves Lessard estiment que le BAPE serait le meilleur organisme pour obtenir les informations de la compagnie et analyser son projet. Les députés se joignent ainsi aux groupes environnementalistes Équiterre et Nature Québec qui tentent d'alerter les milieux concernés depuis quelques mois déjà et qui demandent à la ministre de l'Environnement du Québec d'intervenir.

Marie Bouillé est particulièrement inquiète, surtout depuis qu'elle a appris qu'un déversement a eu lieu à Saint-Césaire il y a quelques années. «La compagnie procède à la pièce. Elle demande des permis ici et là, mais personne ne connaît vraiment la teneur de son projet global. Il faut que la compagnie présente son plan d'ensemble et, pour ça, il faut des audiences publique du BAPE», insiste Mme Bouillé. Elle ajoutait qu'il est ironique de voir le premier ministre Charest et la ministre Beauchamp, qui sont à Copenhague (elle faisait cette déclaration pendant le Sommet sur le climat) s'en prendre au premier ministre Harper qui protège les sables bitumineux de l'Alberta, alors qu'eux-mêmes s'apprêtent a permettre un projet de Montréal Pipe-Lines qui fera transiter le même pétrole vers les États-Unis.

Yves Lessard lui craint que le pipeline, vieux de 61 ans (il date des années 1940) soit trop vétuste pour accepter plus de pression et un pétrole de densité différente, en plus de l'inversion de la circulation du pétrole dans la conduite.


vendredi 27 novembre 2009

remise en service de l'oléoduc à Crau

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COMMUNIQUE DE PRESSE

Vers la remise en service de l'oléoduc ?

L'oléoduc en cause dans la marée noire survenue en terre de Crau au mois d'août dernier

pourrait être remis en service en janvier 2010. C'est du moins ce qui ressort de la réunion du

Comité de suivi technique et environnemental qui s'est déroulée jeudi 26 novembre en sous-

préfecture d'Arles. Presque cinq mois après la catastrophe de l'oléoduc de la société SPSE, le

gestionnaire du pipeline qui a déversé des milliers de mètres cubes de pétrole dans la Crau,

évoque une prochaine remise en service de l'équipement défaillant. Lors de cette réunion

d'information et de concertation, Pierre Castoldi le sous-préfet d'Arles a expliqué qu'il

s'agissait "d'une nécessité mais pas une priorité". Mireille Henry, l'adjointe au maire de Saint

Martin de Crau chargée du développement durable et de l'environnement, présente à cette

réunion regrette toutefois le manque de concertation. "Nous avons été mis au pied du mur, les

collectivités territoriales présentes à cette réunion, n'ont pas eu d'avis à donner quant à la

remise en service de ce pipeline. Cette information arrive juste au moment ou nous travaillons

à la dépollution des sols et de la nappe!", précise-t-elle.

La priorité numéro un, c'est sa capacité à alimenter le nord de la France et de l'Europe et la

Suisse en pétrole. La société SPSE souhaite remettre en service un pipeline de 34 pouces qui

était en sommeil depuis près de 10 ans, ainsi que celui de 40 pouces qui a provoqué la marée

noire dans les Coussouls. Ce dernier doit toutefois subir une batterie de tests et y répondre

positivement avant de reprendre du service, c'est du moins ce qu'affirment les responsables de

la société incriminée. Mireille Henry précise toutefois que "le pipeline de 40 pouces serait

utilisé à seulement 30% de sa pression d'origine, d'où la nécessité de relancer le pipeline de

34 pouces". Les canalisations vont donc faire l'objet d'un examen poussé et précis aussi bien à

l'intérieur qu'à l'extérieur. Des tuyaux longs de 12 mètres, 90 pièces précisément, ont été

Saint-Martin-de-Crau le 26 novembre 2009

prélevés pour subir un test de vieillissement accéléré. Une dernière opération devrait conclure

à son aptitude, sa mise en service grandeur nature, avec une pression 1,5 fois plus forte qu'en

temps normal, avec de l'eau à la place du pétrole, afin de ne pas prendre de risques inutiles.

Si la décision de remettre en service l'oléoduc est prise, c'est qu'il existe un second risque pour

les Français de l'Est de la France. Ces derniers risquent d'être transis de froid dès les

premières chutes de température. En effet, deux raffineries ont déjà fermé leurs portes faute

d'être alimentées."Quelques degrés de moins et il en sera fini des stocks actuels", souligne

également le sous-préfet.

La fameuse taxe carbone va tomber en janvier et beaucoup d'usagers risquent de faire le plein

en fioul avant que cet impôt entre en vigueur, histoire d'éviter une facture encore plus salée. Si

les tests se révèlent positifs, l'oléoduc pourrait donc reprendre du service en janvier.

Un point sur la dépollution

- Dix huit piézomètres ont été installés dans le périmètre immédiat de la fuite afin d'optimiser

les contrôles de la nappe phréatique

- Une société agréée va procéder à l'écrémage des hydrocarbures de surface. Les eaux qui

seront aspirées dans le cadre de ce traitement seront filtrées et retraitées par le biais d'un filtre

de charbon actif. Après analyse, elles seront rejetées dans la nappe en amont.

- Le décaissement des terres polluées sera de 3m. Il faut savoir que sur le secteur le plus

souillé, la pollution atteint 9 m. Toutefois, il s'avère dangereux d'aller au-delà des 3m de

décaissement car cela pourrait avoir un impact sur la stabilité des pipelines et causer d'autres

dégâts.

- 3 000T de pétrole sont encore prisonnier des terres de Crau. Un suivi rigoureux de la nappe

est effectué. Si une pollution de l'eau était avérée, il sera installé un processus de dépollution

des eaux sur plusieurs années.

- Le SYMCRAU effectue des prélèvements d'eau une fois par mois. Pour l'instant les analyses

réalisées par un laboratoire indépendant n'ont rien révélé de suspect et s'accordent avec celles

effectuées par la SPSE.

lundi 21 septembre 2009

réunion de crise à Coussoul de Crau en France

Fuite du pipeline SPSE en plaine de Crau :

Réunion de crise du Conseil Scientifique de la Réserve naturelle nationale des Coussouls de Crau.

- Communiqué de presse, lundi 21 septembre 2009 -

Le conseil scientifique de la Réserve naturelle nationale des Coussouls de Crau a été créé par arrêté préfectoral en date

du 18 mars 2008. Il est chargé d’assister les gestionnaires de la Réserve Naturelle et peut être sollicité sur toutes

questions à caractère scientifique et technique susceptible de concerner le territoire de la Réserve Naturelle et de ses

abords. C’est dans ce cadre, que les dix experts titulaires et indépendants qui le composent se sont réunis le vendredi

11 septembre 2009 à Saint-Martin de Crau suite à la fuite d’hydrocarbures du pipeline géré par la société SPSE. Cette

réunion s’est poursuivie l’après midi par une visite du site du chantier de dépollution en présence d’un officier de

police judiciaire.

A l’unanimité, les membres du conseil scientifique soulignent la gravité de l’accident occasionnant la perte

irrémédiable d’au moins cinq hectares de végétation de type steppique (les Coussouls), fragilisant de plus l’ensemble

de l’écosystème de la plaine de la Crau. Celui-ci a en effet été façonné par plusieurs milliers d’années de pâturage

ovin itinérant, conjugué à l’action du climat méditerranéen et à la présence d’un substrat très particulier, pauvre et peu

profond. La conjonction de ces facteurs a permis la création d’un espace naturel unique au monde dont la végétation

est reconnue depuis plus de cinquante ans comme une des plus riches de Provence abritant plusieurs espèces

endémiques (inféodées à ce lieu) animales et végétales, ou présentant leurs plus fortes populations en France. Ainsi ce

ne sont pas simplement quelques hectares de steppe qui disparaissent mais un patrimoine biologique qui témoignait de

6000 ans d’histoire !


Dans l’état actuel des connaissances scientifiques, les dégâts occasionnés par la fuite d’hydrocarbures du pipeline

SPSE le 07 août 2009 ne peuvent être réparés par des opérations d’ingénierie écologique. De plus, lors de leur visite

sur le terrain, les membres du Conseil Scientifique ont pu constater que la mise en place du chantier de dépollution a

engendré de nouvelles atteintes irréversibles (terrassements, dépôts de matériaux, émissions de poussières polluées,

etc.), qui ont accru de manière significative la dégradation de cet écosystème exceptionnel. Ont pu être également

constatées les incertitudes de la société SPSE quant à l’étendue de la pollution du sous-sol et donc des conséquences

sur la configuration du site en fin de chantier (profondeur des excavations notamment estimée entre 40 cm à plusieurs

mètres !). Enfin, l’étendue de la pollution de la nappe phréatique et des chaînes alimentaires reste encore non

évaluable actuellement.

Les membres du conseil scientifique demandent l’application du principe de précaution par une interdiction de la

pratique du pâturage, de la cueillette des champignons et de la chasse dans un espace le plus grand possible autour du

chantier de dépollution, dans l’attente des résultats d’analyses de la contamination potentielle de la faune et de la

flore. Les membres du conseil scientifique demandent enfin à être associés au plus près des futures décisions

concernant la conduite du chantier, du devenir de la zone décaissée des 5 hectares submergés par la nappe

d’hydrocarbures et de l’environnement alentour dégradé par le chantier de dépollution. Ils ont émis un certain nombre

de préconisations sur le terrain pour atténuer les impacts du chantier qu’ils souhaitent voir être mises en application

par la société SPSE dans les meilleurs délais pour protéger la végétation et sa faune ainsi qu’un site d’occupation

Néolithique. Un compte-rendu plus détaillé suivra.

Membres nommés du Conseil Scientifique de la Réserve Naturelle Nationale Coussouls de Crau (Arrêté préfectoral

du 18 mars 2008) signataires du communiqué :

Dr. Brigitte Talon, Maître de Conférences, Université Paul Cézanne, UMR CNRS IRD IMEP.

Dr. Elise Buisson, Maître de Conférences, Université d’Avignon, UMR CNRS IRD IMEP.

Dr. Françoise Ponce-Boutin, Ingénieur de recherche, ONCFS.

Dr. Frédéric Guiter, Maître de Conférences, UMR CNRS IRD IMEP.

Dr. Gaëtan Congès, Ingénieur de Recherche, DRAC.

Dr. Gilles Cheylan, Directeur du MHN, Aix-en-Provence.

Dr. Laurent Garde, Chargé de Missions, CERPAM.

Dr. Philippe Ponel, Chargé de Recherches CNRS, UMR CNRS IRD IMEP.

Dr. Pierre Delattre, Chercheur, INRA-CBGP.

Dr. Thierry Dutoit, Professeur, Université d’Avignon, Directeur-Adjoint, UMR CNRS IRD IMEP. (Président).

M. Guy Durand, Ingénieur écologue.

M. Otello Badan, Garde de la Réserve Naturelle de Camargue.

Contacts : Dr. Thierry Dutoit, Président du Conseil Scientifique (04.90.84.38.29 – 06.82.20.64.31)

mercredi 9 septembre 2009


Pollution de Crau : la nappe phréatique serait touchée

Le 08 septembre 2009
* Mots clés :
Pipeline-oleoduc
© DR

La pollution de la réserve naturelle de Crau (Bouches-du-Rhône) survenue suite à la rupture d’un oléoduc le 7 août dernier est plus importante que prévue, a annoncé lundi la Société du pipeline sud-européen (SPSE). Une mauvaise nouvelle qui s’ajoute à l’inquiétude des associations quant aux impacts sur l’environnement du chantier de dépollution en cours

La nappe phréatique de la plaine de Crau située à environ 10 mètres de profondeur, aurait bien été touchée par la pollution causée par le déversement de 4.000 mètres cubes d’hydrocarbures. La SPSE, dont Total et Exxon sont les actionnaires majoritaires, indique dans un communiqué du 7 septembre que «des traces en hydrocarbures sur certains piézomètres [des outils de mesure installés autour du site afin de contrôler l’état de la nappe phréatique] ont été relevées». La secrétaire d'Etat à l’écologie, Chantal Jouanno, qui s’était rendue sur les lieux de la catastrophe le 7 août, avait pourtant estimé «extrêmement faible» le risque de pollution de la nappe et écarté tout risque sanitaire lié à la consommation d'eau (1).

«Les piézomètres installés en périphérie direct du site, restent très éloignés des points de captage d’eau», souligne Laure Carougeau, responsable de communication de la SPSE. La société précise d’ailleurs que les analyses effectuées sur les puits et captages d’eau potable ne révèlent aucun signe de pollution. Un nouveau piézomètre sera installé en amont de la nappe afin de déterminer la part de la pollution imputable à la fuite de l’oléoduc. Les résultats devraient être connus en fin de semaine. Par ailleurs, un protocole de traitement de la nappe, en cas de pollution avérée, est en cours de validation.

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Saint-Martin-de-Crau le 19 octobre 2009

COMMUNIQUE DE PRESSE

Chronologie d'une catastrophe

La rupture du pipeline de la société SPSE a eu lieu le 7 août 2009 à 7h32 sur la

commune de Saint Martin de Crau, entre les bergeries de Termes Blanc et de la Brune

d’Arles, sur le territoire de la Réserve Naturelle des Coussouls de Crau. Ce sont près de

5 ha de Crau qui sont ainsi polluées au pétrole brut.

Chronologie :

7h32

- Chute de pression constatée en salle de contrôle

- Arrêt automatique du pipeline

7h35

- Appel d’un Gardien de la Réserve Naturelle du Coussouls de Crau pour

déclaration de la fuite

- Préparation de la mise en œuvre du vide-vite

7h50

- Appel de l’Astreinte Sécurité Déclenchement immédiat du Plan de

Surveillance et d'Intervention (PSI)

8h00

- Départ du personnel SPSE pour déterminer la zone de fuite

- Démarrage du procédé de « retro-pompage » appelé vide-vite

8h10

- Arrivée du personnel SPSE. Détermination du Point Kilométrique (PK)

concerné : PK 7,8


mercredi 19 août 2009

Fuite d'oléoduc à Coussoul de Crau en France

source web : usinenouvelle.com du 19 août 2009

OLÉODUCS : SONT-ILS SÛRS ?

Oléoduc percé : « désastre écologique » et « plan de modernisation » en vue. La fuite de l'oléoduc de Crau le 7 août a tiré la sonnette d'alarme. La secrétaire d'État à l'écologie a promis un « plan de modernisation de ces réseaux » pour novembre.

La Société du pipeline sud-européen (SPSE) a reconnu que la rupture de l'oléoduc qu'elle exploite entre Fos-sur-Mer et Karlsruhe en Allemagne a provoqué un "désastre écologique" et promis d'en assumer les conséquences. A 7h57 vendredi 7 août, quelque 4 000 m3 de pétrole brut se sont déversés sur deux hectares, au cœur de la réserve naturelle des Cossouls de Crau (voir vidéo). Une zone de 7 700 hectares classée Natura 2000 qui jouxte la Camargue et constitue l'une des dernières steppes semi-arides d'Europe.

La SPSE compte parmi ses actionnaires Total, Exxon, BP et Shell. Son oléoduc, constitué de trois lignes parallèles, alimente en pétrole brut directement déchargé sur le port méditerranéen de Fos-sur-Mer quatre raffiniers de la vallée du Rhône, de l'Allemagne et de la Suisse. Soit 23 millions de tonnes de pétrole par an.

"Nous ne repartirons pas du site sans nous être assurés de sa dépollution totale", a affirmé Olivier de Tinguy, PDG de la SPSE, devant Chantal Jouanno, la secrétaire d'Etat à l'écologie, qui s'est rendue sur les lieux peu après la découverte du sinistre.

Après l'incident, les opérations de pompage du tronçon de l'oléoduc - sur 20 km - puis de la flaque ont été achevées en vingt-quatre heures. Reste à ramasser les terres polluées avant de les traiter dans les filières d'élimination. La nappe phréatique, située entre 6 et 12 m de profondeur, n'a pas été menacée dans l’immédiat, selon SPSE.

RENFORCEMENT DES CONTRÔLES

Chantal Jouanno a, quant à elle, annoncé "un renforcement des contrôles" et promis "une surveillance plus fréquente des installations". Dans l'impossibilité d'expliquer la rupture de son oléoduc, la SPSE qualifie cet accident de rarissime. Elle opérait tous les contrôles imposés depuis 2006 : contrôle pédestre deux fois par mois sur les 850 km de l'oléoduc, protection cathodique pour lutter contre la corrosion et usage d'un "racleur", instrument qui détecte les fissures et calcule l'épaisseur de la paroi... Reste que pour Chantal Jouanno, le contrôle visuel de ces tuyaux deux fois par mois est déraisonnable et les contrôles techniques doivent être plus réguliers. L’oléoduc avait été inspecté en profondeur… neuf ans auparavant.

"Nous allons mener un plan de modernisation de ces réseaux qui sont stratégiques pour le pays", a-t-elle annoncé dans Le Parisien du dimanche 9 août. La France compte effectivement pas moins de 50.000 km de tuyaux de pipeline dont 36.500 pour le gaz et les hydrocarbures.


Cinq questions sur la sécurité des oléoducs

Le 12 août 2009 par Ana Lutzky

© SPSE

Les oléoducs sont-ils sûrs en France ? Aperçu du dispositif hexagonal en cinq réponses, avec Jean Boesch de la direction générale de la prévention des risques au Ministère de l'environnement, et Pierre Schmider, responsable de la division maintenance et inspection chez SPSE.

1) QUI EXPLOITE LES OLÉODUCS EN FRANCE ?

Les oléoducs appartiennent à l’ensemble plus vaste des canalisations de transport de fluides traversant le sous-sol français. Des infrastructures exploitées par une vingtaine de gros industriels : GDF-Suez, Air Liquide,Total, Trapil, SPSE… mais aussi le ministère de la Défense. L’Hexagone compte 9 900 km d’oléoducs (hydrocarbures), 36.500 km de gazoducs, et 3800 km de canalisations transportant d’autres produits chimiques.

2) A QUELS CONTRÔLES DE SÉCURITÉ L’EXPLOITANT EST-IL SOUMIS ?

La réglementation n’est pas nouvelle (la moyenne d’âge des oléoducs dépasse 40 ans), et s’est longtemps limitée à concerner les procédures avant la mise en service des canalisations neuves. L’arrêté du 4 août 2006 rectifie néanmoins le tir, et introduit des dispositions de contrôle sur les canalisations déjà existantes. La fréquence de ces contrôles est variable selon chaque tube, mais jamais supérieure à 10 ans. Dans le cas du pipeline de SPSE qui s'est rompu brutalement le 8 août(voir vidéo), le dernier passage du racleur effectuant la totalité des mesures avait eu lieu neuf ans auparavant. D’autres racleurs partiels ont été néanmoins utilisés depuis, ainsi que la "protection cathodique" contre la corrosion et les contrôles visuels.

L'épreuve et la réépreuve. Avant toute mise en service, la canalisation est remplie d’eau, mise sous une pression supérieure à la pression maximale d’exploitation, et un organisme de contrôle habilité par l'Etat vérifie qu’il n’y a ni déformation d’ouvrage, ni fuite. Jusqu'en 2006, une réépreuve avait lieu tous les 5 ans s’il s’agit d’un gaz dangereux, tous les 10 ans s’il s’agit d’un liquide dangereux. C’est le cas du pétrole.

Depuis le 4 août 2006, l’industriel n'est pas contraint absolument d'effectuer une réépreuve, dont l'efficacité n'est pas toujours suffisante, et qui pourrait même menacer l'intégrité de la canalisation ! D’autres méthodes plus modernes sont utilisées, en substitution ou en complément.

Le racleur. Ces robots mobiles (voir photo ci-dessous) poussés par le produit en circulation font des mesures dans la canalisation, détectant pertes d’épaisseur, corrosion interne (le pétrole contient de l’eau), et défauts de soudures à l’intérieur du pipeline. SPSE passe par exemple un détecteur de fuites tous les ans, et un détecteur de corrosion tous les dix ans. Certaines configurations ne permettent pas de passer ces racleurs tous les 10 ans : il faut alors faire des fouilles et vérifier l’état du tuyau « à la main », sur quelques portions estimées représentatives.



La protection cathodique. Une liaison électrique entre la canalisation et des postes électriques met le pipeline à un potentiel légèrement négatif, ce qui le protège de la corrosion externe (dûe à la terre humide entourant le tube). « Des morceaux de tôle enfouis dans la terre vont rouiller à la place du tuyau : ce sont des anodes sacrificielles », explique Pierre Schmider, responsable de la division maintenance et inspection chez SPSE. Cette « protection cathodique » fait l’objet de contrôles périodiques.

Les mesures électriques de surface. Des marcheurs équipés de moyens électriques repèrent sans creuser dans le sol tout défaut dans le revêtement plastique de la canalisation, qui protège l’acier. Bâti en brai epoxy (sorte de goudron et de laine de verre) ou en polyéthylène, ce revêtement parfaitement étanche est essentiel pour que la protection cathodique fonctionne correctement.

Le contrôle visuel du tracé. Par avion, hélicoptère, drône, satellite, marcheur, ou voiture, un contrôle visuel a lieu jusqu'à deux fois par mois. Objectif : détecter des travaux non déclarés à proximité des tubes. La loi oblige les propriétaires de parcelles sous lesquelles passe le pipeline à faire une déclaration d’intention de commencement de travaux (DICT) dans une zone de 100m de part et d’autre du tuyau. Car les travaux non déclarés constituent le risque principal de fuite :« On en voit tous les ans », explique Pierre Schmider. « Nos tubes sont enterrés à un mètre de profondeur : un coup de pelle mécanique, et c’est le geyser. » poursuit-il. Le responsable surveillance de SPSE mise sur la prévention : « On envoie des courriers à tous les propriétaires pour les sensibiliser aux risques et les rappeler à leurs obligations. »

3) QUI CONTRÔLE LES EXPLOITANTS ?

Les canalisations en service sont sous la responsabilité de l’exploitant, mais ce dernier doit fournir chaque année un plan de surveillance et de maintenance très détaillé à la DRIRE et la DREAL, gendarmes de l’Etat pour l’environnement. En outre cette année, les études de sécurité des 50 000 km de canalisations doivent être mises à jour au plus tard le 15 septembre aux autorités. Des expertises tierces peuvent être menées si un doute technique subsiste sur un point particulier.

Le recensement de tous les petits incidents jusqu’aux plus importants par les exploitants et par les autorités permettent des améliorations pour l’ensemble du réseau.

4) QUELLE EST LA PREMIÈRE CAUSE D’ACCIDENT ?

Les fuites, le plus souvent sans gravité, se chiffrent à une vingtaine par an, contre le double voire le triple dans les années 70. La moitié des accidents sont liés à des endommagements de tuyauterie lors de travaux à proximité d’ouvrages.

L’accident du vendredi 8 août n’était cependant pas dû à des travaux. Conclusion : des enseignements restent à en tirer du point de vue de la métallurgie! La fuite est probablement due à l’une de ces trois causes : «soit un problème de soudage, soit une corrosion, soit une fissuration due par exemple à un phénomène de fatigue», analyse Jean Boesch.

5) QUID DU « PLAN DE MODERNISATION » ANNONCÉ PAR CHANTAL JOUANNO ?

En fait, ce plan existe déjà. Il est en préparation depuis fin 2008. Lancé par la direction générale de la prévention des risques du Meeddm sous le nom de « Plan vieillissement », il a confié à un groupe d’experts la tâche de réfléchir durant un an, jusqu’en novembre 2009, aux pistes pour permettre aux installations industrielles de mieux faire face au vieillissement. Parmi les installations visées, les pipelines mais plus généralement les installations sous pression, les tuyauteries d’usine, et les dépôts pétroliers. Une ordonnance prévue pour mai 2010 devrait préciser les mesures de précaution, les sanctions et la responsabilité auxquels seront soumis les exploitants.

Déplacer les tubes? Quant à l’idée lancée par la secrétaire d'Etat à l'écologie de dévier les pipelines des zones naturelles sensibles, les experts voient sa mise en œuvre… difficile. Une fois que la canalisation est posée, il est quasiment impossible de la déplacer sur une longueur importante, la recherche de tracés alternatifs plus sûrs étant le plus souvent vaine. « On passe dans des endroits perdus : si l’on déplaçait le tube, ce serait pour le mettre où ? Dans une zone plus peuplée, donc plus risquée », constate Pierre SChmider.

Par ailleurs, 90% des 50.000 km de tuyaux ont un statut d’utilité publique, au titre de la sécurité énergétique, du développement économique, ou bien de la défense nationale. « Notre tube fait l’objet d’un décret d’intérêt général signé par le général De Gaulle en 1959!», avance ainsi Pierre Schmider à propos de la liaison de Fos-sur-Mer à Karlsruhe.

Enfin, si l’on fermait un tronçon, il faudrait mettre des centaines de milliers de camions citernes par jour sur les routes pour compenser… et tous les produits ne sont pas transportables de cette manière. De ce fait, la voie principale de progrès semble être plutôt le renforcement du niveau de sécurité des canalisations traversant ces zones sensibles, estime Jean Boesch. Pierre Schmider acquiesce : « la solution se trouve plutôt dans l’amélioration technologique des outils d’inspection ».


Camargue: la SPSE voudrait remettre en service rapidement son oléoduc

ARLES (Bouches-du-Rhône) - La Société du pipeline sud-européen (SPSE) a espéré jeudi une remise en service au plus tôt en janvier de sa conduite qui s'était rompue début août dans la réserve naturelle nationale de la Crau, provoquant une importante pollution aux hydrocarbures.

Des tests de résistance sont en cours avant d'essayer une mise sous pression avec de l'eau, a expliqué Patrick Suffren, responsable de la conformité à la SPSE, lors d'une conférence de presse.

Le sous-préfet d'Arles (Bouches-du-Rhône) Pierre Castoldi a souligné que la priorité restait la sécurité avant une remise en service.

La SPSE, qui appartient à plusieurs groupes pétroliers, dont le français Total, souhaite une remise en route rapide de son oléoduc par crainte d'une pénurie en cas de coup de froid sur l'Est de la France. En outre, l'arrivée attendue de la taxe carbone en janvier entraîne par avance une recrudescence des achats de fioul.

L'oléoduc serait remis en route pour six mois, le temps de réactiver un autre oléoduc en sommeil depuis plusieurs années.

La SPSE n'a donné aucune indication précise sur les causes de la rupture de son installation, soulignant qu'une enquête judiciaire était en cours. Aucune indication n'était disponible non plus sur le coût de la remise en service de la conduite ni de la dépollution, qui se poursuit avec le déménagement de tonnes de terre.

Un dispositif pour nettoyer la nappe phréatique aux endroits pollués, dans la zone où s'est rompue la conduite, va être mis en place, alors que l'impact sur la faune et la flore semble réduit, selon la SPSE. Dix-huit piézomètres (instruments de mesure) ont été installés sur la zone polluée.

TOTAL

(©AFP / 26 novembre 2009 17h31)

samedi 25 juillet 2009

Raffinerie: une réalité différente d'un océan à l'autre

sources : Radio-canada
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Economie-Affaires/2009/07/25/002-Petrole-ouest-est.shtml
Même si le Canada est un pays riche en ressources pétrolifères, ce ne sont pas toutes les régions du pays qui en profitent.
En effet, l'or noir de l'ouest du pays, surtout de l'Alberta, alimente principalement les raffineries américaines, en raison du manque de pipelines vers l'est du Canada.
Cette situation entraîne des temps très difficiles pour les raffineries dans l'est du pays. Par exemple, Irving a abandonné son projet de raffinerie à Saint-Jean, au Nouveau-Brunswick, et Shell est en train de remettre en question l'avenir de sa raffinerie de l'est de Montréal.
Les choses sont totalement différentes dans l'ouest du pays, où le pétrole brut coule à flot vers les États-Unis. Actuellement, il y a trois projets de pipeline à l'étude pour transporter le brut canadien vers des raffineries de différents États américains.
Une étude commandée par un syndicat affirme que le seul projet Keystone, qui relierait l'Alberta à l'Oklahoma, priverait le Canada de 18 000 emplois.
« Ce qu'on voit, c'est qu'il y a un délaissement de l'est canadien au profit des États-Unis », déplore Jean-Claude Rocheleau, président du syndicat des employés de la raffinerie Shell de Montréal-Est.
Selon Normand Mousseau, professeur au Département de physique de l'Université de Montréal, les travailleurs de l'est ont raison d'être inquiets. « Dans l'est du pays, on va être réduit à acheter notre essence [...] Dans l'ouest, on va vendre du pétrole brut qui va être converti, raffiné ailleurs. »
Des solutions
Les travailleurs des raffineries de l'est du Canada avancent des solutions. Ils proposent entre autres que le pipeline Montréal-Sarnia achemine du pétrole brut vers l'est du pays, plutôt que d'envoyer du pétrole raffiné vers l'ouest.
Un autre désavantage qui touche l'est du pays : le Québec et les provinces de l'Atlantique importent leur pétrole à 90 % de pays comme l'Arabie saoudite, l'Algérie et l'Irak, se retrouvant ainsi exposés à l'instabilité des marchés internationaux.
Les travailleurs militent donc en faveur de la mise en place d'une politique nationale de l'énergie et une intervention d'Ottawa. « Le Canada est le seul pays producteur d'énergie qui n'a pas de politique énergétique. Ça nous nuit, parce qu'on n'est pas en contrôle des puits [...] de la production [...] de la transformation. On est soumis aux lois du marché », poursuit le professeur Mousseau.
Dans un contexte de libre marché, les raffineries de l'est du pays peinent à soutenir la concurrence. Les raffineries des États-Unis ont une capacité de deux à trois fois supérieure à celles du Canada.
D'après un reportage de Martin Labrosse
audio-vidéo
Martin Labrosse expose les faits.

mardi 7 juillet 2009

catastrophe écologique à Coussoul de Crau (France)

Hôtel de Ville – Place du Docteur BAGNANINCHI – B.P 50 001 – 13558 SAINT MARTIN DE CRAU cedex – Tél : 04.90.47.17.29 – Fax : 04.90.47.34.52

http://www.ville-saint-martin-de-crau.fr – E-mail : communication@ville-saint-martin-de-crau.fr

COMMUNIQUE DE PRESSE

Catastrophe écologique en terre de Crau

Vendredi 7 août, pour des causes encore indéterminées, la fuite d'un oléoduc a entraîné

la propagation de 4 000 m3 de pétrole brut sur cinq hectares de terres protégées. Au delà

de l'impact écologique, un vrai désastre pour la Réserve Naturelle des Coussouls de

Crau, c'est aussi la sécurité de ce type d'installation qui est en cause.

La catastrophe

L’oléoduc impliqué dans la catastrophe relie Fos-sur-Mer à Lyon puis l’Allemagne. Il sert au

transport de pétrole brut de la Société du Pipeline Sud-Européen (SPSE), qui alimente les

raffineries de Feyzin (région lyonnaise) et l'Europe du Nord.

L'incident est survenu le vendredi 7 août, aux environs de 7h30. C'est un garde de la Réserve

Naturelle qui a donné l'alerte, après avoir aperçu "un geyser de pétrole de trois à quatre

mètres de hauteur".

Pour limiter la fuite, les vannes ont été fermées par la société, en amont et en aval d'un

tronçon de 20 kilomètres. Cette fuite a été totalement maîtrisée en fin de matinée. Les

opérations de récupération de fuel lourd dans le pipeline se sont alors poursuivies jusqu’en fin

d'après-midi. Quant à l’excavation des terres polluées, elle devrait s'étaler sur plus d'un mois.

La mise en place de la cellule de crise

Une cellule de crise a immédiatement été activée par la préfecture des Bouches-du-Rhône. En

une heure, un impressionnant dispositif était engagé sur place afin de quadriller et sécuriser la

zone. Le Préfet délégué à la Sécurité et à la Défense a dépêché sur place des moyens

d’intervention spécialisés des pompiers (5 véhicules et 15 pompiers), des unités militaires de

la sécurité civile, ainsi que les services techniques et administratifs (Equipement, DDAF,

DDASS, DRIRE).

Toutes les autorités concernées se sont ensuite réunies en Mairie pour gérer au mieux la

situation et faire le point sur l’évaluation des risques, le périmètre de sécurité, les actions à

mettre en place...


Hôtel de Ville – Place du Docteur BAGNANINCHI – B.P 50 001 – 13558 SAINT MARTIN DE CRAU cedex – Tél : 04.90.47.17.29 – Fax : 04.90.47.34.52

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Très vite, les risques d'explosion ont été écartés, tout comme les risques sanitaires. Selon les

premières constatations, cet incident ne devrait avoir aucune conséquence sur la qualité de

l’air et de l’eau. Du fait de la nature visqueuse du pétrole brut, de la nature imperméable du

sol, d'un temps sec et de la profondeur de la nappe phréatique située à plusieurs mètres de la

surface, il ne devrait y avoir aucun risque que cette dernière soit affectée. Cependant, la

vigilance demeure, et des tests seront régulièrement réalisés.

Sur le plan économique, l'incident ne posera aucun problème d'approvisionnement en pétrole

dans le Nord de l'Europe, "une solution de repli ayant immédiatement été mise en œuvre par

la société".

Le déplacement de la Secrétaire d'Etat à l'Ecologie

Chantal Jouanno, Secrétaire d’Etat chargée de l’Ecologie, a tenu à faire le déplacement pour

participer à la cellule de crise et se rendre sur les lieux de l’incident, où elle notamment pu

s'entretenir avec les responsables de la SPSE. Elle n'a pas hésité à qualifier cet accident de

"vrai désastre écologique puisqu'on est sur une réserve naturelle, un site qui abrite des

espèces rares". Une biodiversité dont elle avait d'ailleurs vanté les mérites, en mai dernier,

quand elle s'était rendue sur place pour valider un projet unique en Europe notamment destiné

à favoriser les conditions de reconstitution des Coussouls.

Le désastre écologique

En 2001, 7 400 hectares de Coussouls de Crau ont été classés Réserve Naturelle. La plaine de

Crau, terre d’exception, est également inscrite au réseau Natura 2000 aux titres des directives

Oiseaux et Habitats.

La Réserve Naturelle abrite un écosystème remarquable, tant du point de vue faunistique que

floristique. Cet écosystème est fragile, avec des espèces rares et menacées de disparition telles

que le Criquet de Crau, le Lichen Crustacé, qui n'existent nulle part ailleurs dans le monde, le

lézard ocellé, le Ganga Cata, un oiseau que l’on ne trouve en France que dans la plaine de

Crau, l'Outarde Canepetière, le Faucon Crécerellette...

Sur le plan pastoral, les paysages sans fin de la Crau sont parcourus depuis des millénaires par

les bergers et leurs troupeaux. Par ailleurs, l’activité ancestrale du pastoralisme contribue à

maintenir l’équilibre fragile qu’il existe entre l’agriculture et l’environnement.

Avec cinq hectares ravagés (selon un relevé GPS effectué à la demande des gestionnaires de

la Réserve Naturelle), l'impact écologique est désastreux et irréversibles. Sur la zone affectée,

des mois seront nécessaires à la dépollution du sol, qui restera à jamais souillé. Par ailleurs,

nul ne connaît encore l'impact final des nuisances liées à l'évacuation. En effet, les terres

polluées doivent être récupérées sur une profondeur de plusieurs dizaines de centimètres,

avant d'être acheminées vers les centres de traitement spécialisés. Cela suppose, sur plusieurs

semaines, une importante circulation d'engins motorisés : camions, pelleteuses… Le risque,

pour les espèces protégées, consiste en une dégradation accrue de leur environnement naturel,

et notamment de leur chaîne alimentaire.

Le désastre aurait pu être pire s'il était intervenu en période de nidification, car cela a permis

aux oiseaux de ne pas être mazoutés.

Les suites de l'affaire et la colère du Maire

Une enquête a été ouverte par le parquet de Tarascon et confiée à la gendarmerie pour

déterminer l'origine de la rupture de l'oléoduc.

La ville de Saint Martin de Crau a décidé de déposer une plainte pour pollution de zone

naturelle, accompagnée d'une demande de réparation de préjudice. A ce sujet, le Maire ne

décolère pas : "Après nous être battus des années durant pour préserver notre belle réserve,

nous refusons d'assister sans rien faire à sa destruction. Dès l'annonce de la catastrophe, je

me suis rendu sur place pour constater les dégâts. Ensuite, lors du déclenchement de la

cellule de crise, nous avons apporté tout notre soutien et nos moyens pour que la Préfecture

puisse mettre son dispositif en place. Désormais, il nous reste à attendre les conséquences

réelles de cette marée noire sur la zone, mais ce qui nous préoccupe, c'est surtout l'avenir !

En sous-sol, la Crau compte un réseau important de pipelines, dont certains ont plus de 40

ans. A l'époque, nous n'avions pas notre mot à dire, on nous garantissait seulement que toutes

les mesures de surveillance étaient prises pour prévenir les drames ! On voit aujourd'hui le

résultat ! Désormais, des enquêtes publiques existent avant l'implantation de tout projet, mais

sommes-nous vraiment entendus ? Les collectivités sont consultées pour rendre un avis, mais

n'ont aucun pouvoir décisionnel, c'est insupportable ! Nous ne voulons pas que ce genre de

désastre ce reproduise. Qu'adviendra-t-il si une telle catastrophe survient dans d'autres lieux,

Réserve Naturelle ou habitations ?! Si demain des vérifications mettent en évidence la vétusté

des réseaux, va-t-on, comme par le passé, creuser à nouveau dans la Réserve Naturelle,

traversée par plusieurs pipeline et gazoducs ? L'intérêt général passera-t-il avant la

protection de la nature dans notre Réserve, unique steppe d'Europe ? Va-t-on autoriser de

nouveaux travaux dans cette zone protégée, alors que l'on nous oppose la défense de

l'environnement sur des terrains industriels, non classés, en mettant en péril la création

d'emplois ? (…) Pour toutes ces raisons, nous nous opposerons à toute tentative de traversée

de la Réserve Naturelle (…). Une fois de plus, l'image exemplaire de notre commune est

écornée ! Je compte pour cela, et pour la valeur d'exemple, demander réparation, même si,

comme je le pense, cette catastrophe n'était pas intentionnelle".

mardi 30 juin 2009

Rapport d'incident de l'Office National de l'Énergie

Rapports d'incidents pipeliniers

Rapports d'incidents pipeliniers 2008-2009

Incident includes:

  • the death of or serious injury to a person;
  • a significant adverse effect on the environment;
  • an unintended fire or explosion;
  • an unintended or uncontained release of Low Vapour Pressure hydrocarbons in excess of 1.5 m3;
  • an unintended or uncontrolled release of gas or High Vapour Pressure hydrocarbons; or
  • the operation of a pipeline beyond its design limits.

Le signalement obligatoire des incidents en application du Règlement de 1999 sur les pipelines terrestres (RPT-99) permet d'attirer l'attention de l'ONÉ et de l'industrie sur le nombre d'incidents mettant en cause la sécurité de l'environnement. Par ailleurs, l'ONÉ utilise ces rapports dans le cadre de la vérification de la conformité. Ces renseignements complètent également l'initiative de signalement facultatif aux fins d'analyse des indicateurs de rendement sur le plan de la sécurité et de la protection de l'environnement, saisis dans le tout dernier rapport publié par l'ONÉ et intitulé Gros plan sur la sécurité et l'environnement - Analyse comparative du rendement des pipelines 2000-2007. Ce rapport est fondé sur des données normalisées en fonction de la longueur des pipelines exploités et du nombre d'heures travaillées. Il établit aussi des comparaisons avec d'autres organismes. En outre, afin de brosser un tableau courant des incidents, des renseignements obtenus en 2008 et en 2009 sont fournis ci-dessous :

Deux accidents mortels ont eu lieu en 2008 après dix années sans accident ayant entraîné la mort.

Le 24 mars 2008, près de Kerrobert en Saskatchewan, un électricien à l'emploi d'une société pipelinière a perdu la vie pendant qu'il travaillait sur de l'équipement électrique haute tension. L'enquête est terminée et les résultats sont affichés sur le site Web de l'ONÉ.

Le 24 juin 2008, près de Biggar, en Saskatchewan, un ouvrier travaillant à la construction d'un pipeline a perdu la maîtrise de son véhicule qui a fait un tonneau pour aboutir dans un fossé. Le travailleur a été expulsé du véhicule et a subi des blessures mortelles. La GRC a terminé son enquête sur l'incident.

Serious Injury includes:

  • the fracture of a major bone;
  • the amputation of a body part;
  • the loss of sight in one or both eyes;
  • internal haemorrhage;
  • third degree burns;
  • unconsciousness;
  • the loss of a body part; or,
  • the loss of a function of a body part.

En 2008, deux blessures graves survenues dans des installations réglementées par l'ONÉ ont été signalées. L'une s'agissait d'une jambe cassée à la suite d'une chute et l'autre était une fracture de cheville coincée entre des conduites. L'ONÉ a achevé ses enquêtes sur ces incidents. Le nombre de blessures graves signalées en 2008 n'a pas dévié de la moyenne sur cinq ans.

Il y a déjà eu trois blessures graves de signalées en 2009. Un travailleur a été blessé par des débris volants et par suite d'une exposition au H2S dans une installation de maintenance. Le deuxième incident concerne un entrepreneur dont la jambe a été amputée après être coincée entre un équipement en marche et un véhicule, ce qui a causé de blessures graves à un troisième travailleur. Les trois incidents font l'objet d'une enquête actuellement.

Comme le montrent le tableau 1 et la figure 1, un nombre important de rejets de gaz et de pétrole ont été signalés à l'ONÉ en 2008. Les rejets de gaz sont le type d'incident signalé le plus souvent chaque année, et ce, en raison du fait qu'en conformité avec le RPT-99, leur signalement est obligatoire, peu importe le volume, alors que les rejets de liquides doivent être signalés à l'ONÉ seulement si le volume est supérieur à 1,5 m3. En moyenne, les rejets de gaz ou d'hydrocarbures représentent presque la moitié de tous les incidents confondus. Les autres types d'incidents signalés le plus souvent sont les rejets non confinés ou non intentionnels d'hydrocarbures liquides à BPV de plus de 1,5 m3, suivis des incendies et des explosions.

Tableau 1 : Incidents pipeliniers signalés en conformité avec le RPT-99 en 2008-2009

Type d'incident20082009
(jusqu'au
30 juin)
Moyenne
sur 5 ans
Blessure grave233
Accident mortel200,4
Rejet dans l'environnement
Rejet de gaz
Rejet d'hydrocarbures à HPV
Rejet de liquides à BPV

27
3
12

16
1
3

21
2
7
Incendie1009
Exploitation au-delà de la tolérence de conception100,4
Total572344

Figure 1 : Incidents signalés en conformité avec le RPT-99, selon le type

Figure 1 : Incidents signalés en conformité avec le RPT-99, selon le type

Initiatives prises par l'ONÉ pour promouvoir la sécurité

La protection de l'environnement et la sécurité du public et des personnes qui construisent et exploitent les pipelines réglementés par l'ONÉ revêtent une importance primordiale pour lui. Les taux de fréquence de blessures et les tendances relatives aux incidents, entre autres indicateurs, lui procurent des données utiles pour déterminer les domaines où des améliorations s'imposent.

Récemment, l'ONÉ a constaté une hausse marquée du nombre d'incidents signalés. Il comprend que le maintien de la sécurité représente un défi pour toutes les sociétés en présence de facteurs comme :

  • l'intensification récente des activités de construction;
  • la diminution du niveau d'expérience de la main-d'œuvre;
  • la pression croissante pour respecter les délais;
  • le relâchement de la vigilance des travailleurs.

Ces facteurs peuvent expliquer en partie la hausse des taux de fréquence des blessures dont fait état le présent rapport. L'Office est déterminé à collaborer avec les sociétés et d'autres parties prenantes pour trouver des moyens d'améliorer le bilan de sécurité de l'industrie pipelinière afin de réduire le nombre d'incidents et de blessures au niveau le plus bas possible. En 2007, il a commencé à mettre en œuvre une démarche axée sur le risque afin de mieux identifier les sociétés qui nécessitent une plus grande vigilance du point de vue de la surveillance de la conformité. Cela s'est traduit en 2008 par une présence accrue de l'ONÉ sur le terrain.

La sécurité est et demeure d'une importance primordiale pour l'Office. Ainsi, pour aborder ses préoccupations, il adopte des mesures proactives, notamment partager des tendances et des leçons apprises, clarifier les attentes grâce à la mise à jour de la réglementation, créer une structure efficace de production de rapports pour la mise en commun de l'information sur la sécurité et l'intégrité des pipelines. Le Forum 2009 de l'ONÉ, tenu en mai dernier, est un exemple du dialogue permanent qu'il a avec l'industrie à propos de la sécurité. L'amélioration continue assure que les pipelines demeurent le moyen de transport de l'énergie le plus sûr au Canada.